Taf
Il a fallu que j'y retourne. Le même matin pisseux qui ne souvient même plus des passants de la veille, l'alignement sans lumière de la déshumanisation sereine de la gare routière. Les mêmes gens, les mêmes heures, le même bus. Le walkman a beau vriller du Steve lacy qui démonte Monk pour mieux le reconstruire comme un gosse avec son frigo, on peut changer l'architecture sonore mais pas le parfum bon marché. Moi même je m'assois à la place convoitée, à l'envers de la marche pour regarder les gens. J'aurais du courage, un jour, pour prendre un petit appareil photo pour sonder le petit matin... Mais je me régale pour l'instant dans ma tête. Ca fait souvent ça, c'est bien parfois de s'imaginer les clichés que l'on ne fera jamais.
La Seine et verte et la route de l'Ouest glauque. La même usine, les mêmes pierres, on pourrait rassir sur place. Elvin Jones bat, Mal Waldron trille. C'est l'heure...