Grenier
Je fais les fonds de tiroir, les photos qui m'ont échappées, les moments de fatigue, d'inspiration zéro, de vide chromatique, les moments où le boulot fait masse sur l'envie de triturer la palette graphique ou simplement parce qu'on estime qu'on a le compte et qu'on ne sait pas trop ce qu'on va faire du reste.
Il ne faut jamais avoir la folie de jeter une photo. Dans les boites à chaussure, des milliers de néga qu'on sera peut être un jour content de retrouver. Sur le numérique, des dizaines de DVD avec les chutes de ce qui n'a pas profité d'un traitement adéquat -comme on le faisait sur l'agrandisseur, en se niquant moins les mains et en pouvant s'arrêter pour aller pisser, ceux qui disent le contraire sont des cuistres ou des poseurs prétentieux-. Pourquoi ? des fois le temps fait son ouvrage et on redécouvre un cliché oublié. Il y a une magie à réinterpréter un visage, un paysage en se détachant du moment de sa prise de vue. Et puis parfois ce qu'on a voulu montrer à l'époque n'apparait clair que 6 mois après...
Et puis des fois, rien ne se passe.
Pour l'instant.