La Ville
J'ai l'impression d'enchainer le boulot à fond et de pas voir le jour, et ça va continuer. C'est ce qui explique le relatif calme de ce blog.
Heureusement, aujourd'hui, j'ai erré sans but et sans appareil photo cet après-midi, entre vent et soleil, et la ville semblait prise d'une euphorie peu commune. J'aime respirer ces odeurs là, même si le soleils revenant l'odeur fétide de ville morte qui se dégage depuis des années reprend le dessus. A la Fnac, un monde fou, digne d'un mois de Décembre, j'achète un bouquin : "Habiter, le propre de l'Humain, ville, territoire et philosophie"... En allant à Tokyo, je pense que ma vision de la ville va changer. Je pense à Céline, dans "Le Voyage au bout de la Nuit" :
"Figurez vous qu'elle était debout leur ville, absolument droite (...) On en avait vu des villes bien sur, et des belles encore, et des ports, et des fameux même, mais chez nous, n'est-ce pas, elles sont couchées les villes."
Dans la rue du gros, alors que des ados sapés comme des sapins de noël singent une danse vendue par des marchands de fringues, les touristes nippons prennent en photo le gros horloge rutilant qui semble s'être maquillé comme une voiture volée. Forcément, l'endroit est remarquable mais à force de passer devant, je fini par me demander si je ne le préférai pas un peu plus vermoulu...
Dans les rues alentour, moins muséales, où cela brille moins, la ville pue, parce que pendant des années on a voulu limiter Rouen à trois rues de mémoires et qu'on a négligé le reste. Finalement je la préfère dans ce coin. Pourvu simplement qu'il la lave, une bonne fois.
Je me dis que dans 13 jours je serai à la place de ces touristes, dans leur ville peut être à voir ces gratte-ciel debouts de Tokyo. Puis-je avoir, dans cette Asie que je ne connais pas, la même faculté d'errance qui me fait chercher les endroits plus communs, mais aussi moins clichés...
On verra.
A Budapest, ça avait donné ça :