Dans la débacle du Label Bleu, dans cette puissante gabegie qui nous a fait perdre, faute d'avoir compris que la production d'album se voulait logique, artistiquement cohérente et parcimonieuse et non débridée, opportuniste et incohérente, l'expression d'un label majeur, la dernière sortie, Caroline fait figure de feu d'artifice rageant.
J'ai mis du temps à parler de Caroline, parce que j'ai mis du temps à le digérer : le projet porté par la contrebassiste -encore- Sarah Murcia est de ceux qui se digère, dont les fragrances ne sont pas immédiates, où la complexité se frotte à un format plus pop. "Monaco" de Caroline ne ressemble pas à la princesse et c'est peu de le dire ; en exagérant on pourrait dire qu'il a plutôt la classe intemporelle et légèrement surannée de sa mère...
Je ne serai pas original en disant que cet album brouille les pistes, efface même ses traces derrière lui. Influencé lourdement par le son "progressif" des années 70, et même de l'école de Canterbury pour être plus précis, le disque nous épargne cependant les délires interminables -mais jouissifs- inhérents à l'époque pour ne garder que le raffinement, la simplicité harmonique et l'impression lascive d'un trip qui se déroule bien. Murcia dirige avec beaucoup de fluidité un projet qui lui ressemble à la fois pop et légèrement effacé, tranchant et sensuel. Parmi les musiciens, notons la présence de Gilles Coronado, peut être le plus remarqué de cet album à la guitare et la trompette d'Airelle Besson, jeune fille qu'il faut suivre et qui apparait désormais dans le big-band "Le gros Cube" dont nous parlerons prochainement...
12 mai 2008
Sarah Murcia-Caroline
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