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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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14 mai 2008

Francis et ses peintres

Le Label le plus intéressant du moment en jazz européen s'appelle sans conteste Yolk. Présent sur le front de la scène jazz depuis plus de 5 ans, les dernières livraisons sont de sorties en sorties toutes aussi intéressantes, réjouissantes et digne du creuset que représente la musique improvisée à Nantes et dans sa région -jusqu'en Vendée, c'est dire si ça bouge...-
J'ai la chance de recevoir ces sorties régulièrement, aussi je suis bien aise de juger de la qualité intrinsèque de ces albums. Depuis Optic-Topic de Donarier, date de ma vraie découverte du label, jusqu'au disque qui nous concerne ce soir "La Paloma" de Francis et ses Peintres, y'a rarement à jeter dans les disques de chez Yolk !
Francis et ses peintres, c'est un quartet que tout nous pousse, si l'on ne s'y attardait pas un peu, à ranger dans la catégorie second degré, distanciation, dans une posture assez peu intéressante, finalement : ce serait se leurrer, se ratiboiser, se ridiculiser... François Ripoche, excellent saxophoniste mène un groupe autant bercé au rock qu'aux musiques improvisées les plus radicales, autant à la ritournelle populaire qu'à l'exigence pointue d'un ostinato de basse dans un composition complexe. Autant à la compagnie Créole qu'à un amour ouvert et partagé pour le génie créateur d'Ornette Coleman.
On pense à Olympic Gramophon, souvent, et pour parler des amis à Kumquat, aussi, souvent. Ripoche à la chance d'avoir dans son quartet deux musiciens en Etat de grâce en ce moment ; on parlait à l'hiver de Jeanne Added qui était partout, C'est Gilles Coronado qui semble être de tout ce qui compte aujourd'hui, et le batteur Christophe Lavergne n'est jamais loin. Coronado avec ses riffs acides, ses soli improbables et son unité est certainement la piere angulaire d'un disque dont cette distanciation se fendille à mesure qu'il avance pour devenir un vrai moment organique. Le morceau "Dimanche Soir" ou "04-05-06" sont très parlant à ce niveau.
Evidemment, on notera également la présence de Katerine, plus crooner et arty que jamais, mais dont l'attachement au label et sa volonté apparente de l'éclairer de sa popularité est une raison de respect et d'intérêt. Il reprend sur ce disque des chanson de la Variété Française, des "Standards" (L'idole des Jeunes, Capri et surtout le Douanier Rousseau) sans ricanement et avec une vraie implication ; et pour cause, à les écouter avec un nouvel arrangement, elles ne sont pas si mauvaises, ces chansons.
Paloma de Francis et ses peintres est un album compact, dru et très bien réalisé, avec beaucoup d'idées à la mesure...
katerine17

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