Cecil Taylor and Italian Instabile Orchestra
Qui dit Cecil Taylor dit jusque boutisme, envolée rythmique, maitrise d'un Free irrévocable et magnifique de puissance, d'invention et en un mot de grandeur. Dans la musique de Taylor, point de place pour le grand bavardage de certaines musiques improvisées, tout est calculé, asséché et d'une efficacité remarquable. Celui qui a joué avec ceux qui compte (Ayler, Coltrane, Andrew Cyrille, Archie Shepp...) et dut l'élève de Tristano reste un monstre du jazz, à la fois foutraquement mélodique et cherchant dans son Piano toutes les ressources rythmiques des touches frappées qui frappent elle-même des cordes. La musique de Taylor est là, dans ce savant mélange de cordes et de rythmiques, certainement les deux points les plus importants de sa musique. Cecil Taylor est également quelqu'un qui s'est intéressé au jazz européen fort tôt, il enregistrera notamment dans les années 80 beaucoup de disque en Allemagne ou avec le saxophoniste anglais Evan Parker.
Mais Cecil Taylor se fait rare au 21ème siècle. Quel fut pas ma surprise l'autre jour de découvrir un album enregistré en 2003 avec le "Italian Instabile Orchestra" (IIO), dont le "Litanian Sibilante" est un disque important.
Grand Orchestre ouvert sur le Free malgré une rigueur déconcertante, la rencontre entre Taylor et l'IIO est des plus passionnante. sur sept morceaux faisant parti du même projet, The Owner of the River Bank, Taylor et l'IIO développent un travail remarquable ou chacun semble aller vers l'autre entrainer l'autre avec la volonté de garder ses acquis. Personne ne semble prédominer sur l'autre, et l'approche du travail de Taylor par un groupe si structuré reste un grand moment de création.
Les solderies de disque, ça a parfois du bon...