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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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3 août 2008

Anthony Braxton's Charlie Parker Project

Braxton est un indispensable. Pour moi, il est dans le panthéon de mes rayonnages. J'ai longtemps hésité, tournoyé, soupesé pour m'arrêter sur cet album. Il est pour moi l'un des plus grands musiciens vivant, et son Charlie Parker Project est un disque abouti, remarquable... Qui tranche avec une partie de sa musique, la plus savante, la plus radicale, mais quelle claque.
Braxton est un multi-anchiste grandiose, un musicien qui ne fait pas seulement appel à divers instrument pour un simple plaisir de geek mais pour le son, pour ce son qu'il sculpte au gré d'une création pléthorique et luxuriante. Braxton est un musicien de jazz, professeur de musicologie et très versée sur les musiques savantes européennes. On est à chacun de ses disques sur le fil aigue du free-jazz et de la musique contemporaine, cette tranche infime par laquelle on bascule avec une joie intrinsèque. Mais Braxton est avant tout un musicien de jazz, un de ceux qui connait l'essor de cette musique et son avenir, sa survivance et son ouverture, et la longue maturation qui doit perdurer entre les styles plutôt que de les opposer.
C'est en jazzman et en musicologue que Braxton aime Charlie Parker ; son phrasé, ses mélodies, son swing. Et c'est en jazzman et en musicologue qu'il va les transcender, les habiter. Les vivre.
Sur cet album, deux disque, l'un enregistré live en Suisse -Dâme, c'est un disque Hat-Hut-, et l'autre en studio en Allemagne, Braxton contourne, distord, dynamite et surtout actualise le jazz de Parker à l'aune de l'improvisation contemporaine. C'est paroxystique, rapide, détonnant sur le live. C'est construit, réfléchie et audacieux sur le studio.
Ca pourrait être à la limite de la caricature, ça ne l'est jamais. C'est un pur, un vibrant hommage au Bird et à ceux qui l'accompagne. Le premier d'entre eux est Dizzie Gillespie, dont le "Night in Tunisia" prend de nouveaux atours... Et puis il y a "Scrapple from the apple" et son long solo monocorde et profond à la clarinette contrebasse.. Du pur génie, du pur bonheur...
Et une photo qui n'a rien à voir. Hiroshima.

492_Dome_Hiroshima_2

Commentaires
A
Là où je trouve qu'il n'assure pas, c'est qu'il aurait pu attendre hier pour la ressortir |o<br /> Sur ce, je m'en vais préparer mon anniversaire, qui me sépare de 30 ans (tout rond) de la 2ème, dont on parle beaucoup moins. Comme quoi, l'homme occidental moderne se blase assez vite et court constamment après la nouveauté, d'autant plus que "Fat man" a fait environ 100 000 morts de moins que "Little boy" (note pour plus tard : l'uranium ça déchire plus que le plutonium). Du coup la deuxième est d'un surfait... Clair qu'un avion contre une tour qui fait vaciller le Dow Jones c'est autrement plus vendeur de nos jours que des milliers de civils irradiés...
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L
C'est bien de pouvoir repenser au massacre des civils qui ont lieu pendant les guerres. Hiroshima en est un bon exemple.
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