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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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6 janvier 2009

Miles Davis On the Corner

Peut être faudrait il inventer de nouveaux superlatifs, moi qui n’en suis guère avare…Mais nous parlons de ce qui reste l’un des monuments de la musique mondiale. Carrément. Car comment aborder autrement cette fusion à chaude d’un jazz urbain et d’un funk psychédélique et bordélique, véritable ode au seventies et suc de la musique urbaine ? De front, directement, par la face nord, exactement comme ce disque débute : abruptement, sans précautions d’usage, exactement comme on se perd dans le métro surchauffé d’une ville en perpétuelle mutation, grouillante et joyeuse.
En fait, tout a été dit sur On the Corner, dont on se demande pourquoi il fait encore débat (chez quelques poussiéreux malandrins qui ont un « genre de bleu » comme horizon indépassable.). De l’influence de Sly Stone et Jimi Hendrix à l’univers électronique en devenir, de la présence en pointillé d’une trompette torturée par les effets électriques, mais qui semble planer sur chacun des échanges, de la fusion joyeuse des Headhunters, du Mahavishnu Orchestra et de Weather Report en un seul et même chaudron brûlant, de la virulence rock du propos mis en cohérence par le producteur Téo Macéro, toutes les anecdotes de cet album n’ont qu’un seul credo : relever le caractère absolument exceptionnel du propos et de l’espèce de magie sulfureuse qui transforma en 1972 les studios de Columbia en un coin de rue vibrant où se côtoient toutes les imageries du ghetto.
Mais avant tout, « On the Corner » c’est un matériel brut et dru du foisonnement musical de l’époque, de sa liberté qui ne s’interdisait aucune rigueur et qui allait chercher vers d’autres cieux : on retrouve au gré des quatre plages très compactes de l’album les obsessions et les sons de l’époque : guitares saturées et aériennes, lourdeur de la basse et voltige de la batterie pour un groove infectieux, adjuvant d’instruments orientaux… Mais rien de tout cela ne semble plaqué ou laissant place à une mode éphémère : tout est planifié pour sonner comme une tribalité urbaine nouvelle et débridée, qui n’a toujours pas trouvé d’équivalent à sa mesure…

Et une photo qui n'a strictement rien à voir...

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