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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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29 mars 2009

Happy Birthday - Laurent Dehors

Laurent Dehors fête depuis un an les 15 ans de son orchestre Tous Dehors, et la fête ne se tarit pas. On peut même avouer que c'est plus que mérité. Depuis la première fête, au Rive Gauche, le joyeux tentet a fait le tour de la France et a même enregistré, en mars dernier, au studio 105 de la maison de la radio, un disque qu'Orchêstra a la bonne idée de sortir opportunément à l'occasion de l'entrée des trublions dans leur 16ème année.
La musique de Laurent Dehors est étourdissante, à la fois exigeante et excessivement accessible, perfectionniste et en même temps fusante comme le bip-bip de Wile E. Coyote. Elle puise son énergie en live et s'appuie sur des improvisateurs évoluant comme lui dans un univers sans frontières musicales factices et dotés d'un humour de tungstène. Tout ce qu'on aime dans Tous Dehors, la puissance du rock mêlé à une interprétation à rebours du jazz des origines, ce goût immodéré pour les danses explosives et les rythmes de guingois, l'amour immodéré pour les brisures rythmiques et surtourt cette volonté affirmée et communicatives de ne rien prendre au sérieux et de garder l'humour potache dans le travail d'orfèvre. Comme lorsqu'il s'attaque à Mozart ou à Bizet, la musique jouée par Laurent Dehors est avant tout passée au fil Dehorsien, ce mélange de virtuosité et de slapstick qui n'est pas sans évoqué l'univers iconoclaste et les lignes de fractures Zappaiennes.
Le disque, comme le spectacle à qui il est fidèle se présente comme une suite de danses qui irradie au Bulgo Funk, qui défonce un blues au clavecin à faire rougir le plus janséniste des baroqueux ou qui laisse un Jean-Marc Quillet toujours aussi remarquable emballer un public de toute façons conquis.
S'appuyant sur une ligne rythmique absolument monstrueuse (deux batteries et deux basses à vent) la musique de Dehors est en liberté, d'autant qu'elle est soutenue par une Catherine Delaunay virevoltante à la clarinettes et les éclats électriques de Denis Chancerel et David Chevallier.
Fast and Furious, dit un morceau de Duke Ellington atomisé avec tout le respect dû à son rang par l'orchestre... C'est vrai que les 15 ans ont passé vite. Quant à la furie, elle n'est pas prête à se tarir...

Et une photo qui n'a strictement rien à voir...

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