C'est avec délectation que j'attendais ce concert de la Campagnie des musiques à ouïr nouvelle formule (Authelin, Charolles et ce cher Julien Eil qui remplace avantageusement Fred Gastard) avec leurs invités : Loïc Lantoine et François Pierron, Joe Doherty et Eric Lareine. Concert au Trianon Transatlantique de Sotteville, qui nous offre décidemment une belle programmation cette année.
Avec délectation parce que "Les Etrangers Familiers" réunit en un seul concept beaucoup de choses qui sont de mon monde musical : la liberté créatrice d'improvisateurs talentueux, les mots et les mélodies de Brassens à qui ce spectacle rend hommage, ; mais aussi la voix de pierre d'un Loïc Lantoine lunaire et habité......
Les étrangers sont familiers. Familiers aux mots et aux musiques de Brassens, non dans une volonté muséale de survivance du souvenir, mais dans une appropriation des mots universels du poète, dans la confrontation de ses musiques toujours teintés de jazz et de révolte à la musique vivante et sans concessions.
Le tout dans une super salle, avec un son et une lumière de folie, avec un public conquis et pas forcément connaisseur au départ, mais pour qui ce mélange naturel, évident, de chanson populaire et de musique sophistiquée, de poésie et de création, de Liberté et de Libertaire était un brouet bien exquis...
Comme je le disais cette nuit, ce concert va nécessairement rester l'un des meilleurs de l'année !
Le plaisir pris sur scène, le noyau de la campagnie qui a vraiment trouvé la bonne formule avec un Eil offrant une stabilité et une sonorité qui manquait, l'invention permanente d'un Charolles que l'on sent comme libéré par un spectacle qui lui ressemble tellement, le triumvirat Pierron/Charolles/Lantoine qui scintille de complicité, l'humour d'un Lareine brillant, la complémentarité d'un Doherty dont on rêve secrètement qu'il intègre la Campagnie, tout y est.
Lantoine est la meilleure chose qui soit arrivé à Charolles ; sur que la réciproque est vrai. On sent que tous sont arrivé à créer un cadre dans lequel leur personnalité s'épanouit.
Une seule question désormais.

Pour quand, le disque ?