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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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23 avril 2009

Prescrire

Les pirates sont des gros acheteurs de disques.
oui, si l'en était encore quelques-uns pour en douter, les "pirates", ce mot impropre venu polluer tout une esthétique geek des années 80 où être pirate consistait en marquer son nom avec si possible un logo moisi sur un jeu en 8-bits -oui, j'ai plus de 34 ans-, ont fait l'objet d'une étude qui le démontre. Il est bon parfois de remettre les majors le nez dans le gros caca qu'ils essayent d'expectorer avec la loi Hadopi.
Evidemment, puisque plus on écoute de musique, plus on passe d'un disque à l'autre, d'un style à l'autre, plus on mets ses sens en éveil et que l'on est suffisamment curieux, plus on apprend, on tésaurise.
Cette étude n'est pas sorti de ma chaussette comme des bulletins de vote perpignanais, c'est même un journal norvégien qui le dit.
En norvégien, forcément.
Alors vous avez le résumé ici, sur Ecrans...
Comme je l'ai dit l'autre jour, je ne télécharge pas. Mais j'ai copié quasiment toute la bibliothèque de ma ville d'origine en cassette audio il y a 20 ans. D'ailleurs, si vous prenez quelques plaisirs à lire les chroniques qui se trament ici, elle n'existent que parce qu'ado, un eldorado musical gratuit m'a permis de picorer, de découvrir, d'apprendre, de détester, de moquer, d'adorer, de me passionner, de pleurer de bonheur ou même de pourir les artistes à la mode.
J'avais pour ça un atout qui n'existe pas dans le téléchargement "sous le manteau" : un bibliothécaire musical qui me guidait, me conseillait, me heurtait pour mon bien parfois... Et suscitait ma curiosité. J'y passais tous mes mercredis.
La prescription camarade !
Et alors, avec la licence globale ?
Imaginez le bonheur ! des sites comme le mien pourrait permettre d'écouter en direct le disque que je chronique, d'orienter vers d'autres pistes, de suivre -bonheur suprème- à rebours le fil de la musique... Et lorsque le disque plaira, pour les plus exigeants et les connaisseurs, il suffira d'aller l'acheter comme une oeuvre complète et luxueuse, avec pochette, son nickel, design et notes !
On rêve hein ?
C'est toujours mieux que de cauchemarder !

Et une photo qui n'a strictement rien à voir...

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Commentaires
F
Ben merci !<br /> Je suis allé voir ton blog, c'est chouette, il faudra que j'explore ça plus en profondeur :)
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D
C'est le genre de message que je vais garder sous le coude pour le relire quand la motivation manque pour aller au boulot... Mille mercis sieur Franpi, et chapeau bas.
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F
C'est marrant que tu vois comme ça ce que j'ai écris, parce que j'ai voulu dire une chose qui manifestement échappe à la lecture...<br /> Y'a pas meilleur prescripteur que les bibs musicaux. Sans Stéphane, j'écouterai peut être toujours du rock et j'aurai pas découvert Coltrane, Braxton, Bartok... Balèze le mec ! Il lui a suffit de passer des Beatles à Cream, de Cream à Hendrix pour me balancer dans Zappa. <br /> A 14 ans !<br /> Et après il m'a baladé : Yes, Varèse, Coltrane, Miles... Tout en restant sur le front du Rock : Sugarcubes qui mènent à Björk, Funk qui mène au Hip-Hop...<br /> Les Bibs musicaux, ce sont les ceintures noires : connaissent tout, savent sauter les lignes ! J'ai souvent rêvé de faire ce métier, ça et journaliste bien sur. Si j'ai testé un peu du second, le premier reste une sorte de truc fantasmé et c'est pas mal comme ça... et puis, bouarf, la vie m'a amener ailleurs où c'est pas mal non plus...<br /> Moi je vois votre job avec la Licence Globale comme la différence entre Généraliste et Spécialiste. Vous devez tout connaitre, tout prévoir, être en éveil. Même sur les daubes qu'on ne manquera pas de vous demander à corps et à cris. Savoir, conseiller, tenter d'élever le niveau. Répondre à ceux qui ne savent pas trop.<br /> Eduquer.<br /> Pour les chroniques comme les miennes, finalement, ça intéresse qui ? Qui va de but en blanc aller écouter un disque de musique improvisée autrichienne après avoir lu ce blog ? Des zicos, qui passent par là pour savoir si Nagl a enfin sorti son nouvel album, bien sur, des bibs qui se documentent, peut être (ça me flatterait), des gens qui ont eu une culture musicale à l'enfance et des gens curieux qui sont déjà passés "entre vos mains", parce que c'est vous, les vrais médiateurs du truc, la base... Je ne veux pas croire qu'on se met à écouter de la musique "plus difficile" sans une sacrée curiosité qui n'est rien si elle n'est pas stimulée !<br /> Alors évidemment, avec la "licence globale" ça permettrait plus d'échange peut être. Mais sans la base, tout s'écroule.
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S
Merci Aurélie de veiller ;-)
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S
Je vais faire court (je rentre de vacances ;-) :<br /> Et nous (bib musicaux)on devient quoi ? Comment trouver une place dans ce système ?<br /> Tout en pensant que sur le fond tu as raison, mais s'il vous plait continuez à venir à la bib, il y a toujours de bons prescripteurs (enfin j'espère)<br /> C'est un argument que l'on entend de plus en plus de la part de nos décideurs : à quoi servent les bibs (sous-entendu : on pourrait en faire l'économie) ?
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