Pour ceux qui ont suivi les billets de ce blog, jeudi et vendredi avaient lieu deux soirées organisées par le collectif des Vibrants Défricheurs dans le cadre du Printemps de Rouen. Deux soirées avec comme invité le poète Limousin Bernard Combi et le tubiste et tromboniste belge Michel Massot. Deux artistes radicaux et indépendants qui ont peut être en commun, au delà de cette musique qui sonde tout autant l'improvisation que la Terre, imaginaire ou pas, qui n'appartient qu'aux Hommes. Deux artistes qui sont en tous cas diablement en phase avec le propos du collectif.
Il sera bien temps pour les compte-rendus, mais chaque soirée fut garante de surprises. Voir les jeunes solistes se relayer dans le monde de Combi avait un côté réjouissant. Voir cette voix de stentor faire trembler la Chapelle Ste Croix des Pelletiers laissait entrevoir un avenir à cette salle qui respire la musique sur son joli parquet -et qu'importe les chaises hideuses-. N'importe quel mélomane, n'importe quel passionné sans calcul se réjouira sincèrement de l'exploitation de cette salle en lieu unique de concert et de Résidence. La balle est dans le camp des décideurs, la bonne volonté est du côté de ceux qui ont des choses à proposer, et il y a matière !
Combi était un choix osé. Qui connaissait Combi, à part quelques fondus normands du festival de Mens-en-Trièves ? Il est des choix radicaux qui enchantent. Ils sont à mettre au crédit de l'implication de chaque instant de la Présidente du collectif, Nathalie. Je pense que les -nombreux- amateurs de mots et de musique dans la salle s'accorderont pour dire que c'était un beau moment.
Massot en solo comme en toutes formations n'est que du bonheur de musicien. Les aventures liés au volcan islandais auraient pu en priver les spectateurs, mais il était bien là. Le solo au seul tuba ténor aurait pu paraitre frustre, il a été magique. Ensuite, les six de Papanosh ont joué leur musique entre Balkans, Free et Klezmer en choisissant une voie solide sur un Free lyrique et dégingandé. On serait tenté de dire enfin, et d'applaudir à la diversité des timbres, surtout lorsque Massot les a rejoint dans le beau décor des plasticiens Paatrice et Lison.
Des soirées comme on en veut à Rouen. Comme il manque à Rouen. Comme la salle Ste Croix des Pelletiers et sa jauge de 400 places peut offrir à Rouen. On espère juste que ce n'était pas un coup, comme ça...

Une photo d'un des concert... l'ensemble des photos potables est disponible dans l'onglet Spectacle...