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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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26 mai 2013

Jean-René Mourot - Piano Solo

C'est un petit CD auquel on ne pourrait prêter guère d'attention. Un disque assez court, d'une vingtaine de minutes, en piano solo... Une maquette, pourrait-on penser, si l'on était un cuistre et qu'on ne laissait trainer qu'une oreille distraite sur les CD reçus.
Ayant fait la promesse de n'être cuistre qu'en privé (ou sur Twitter) et à propos des musiques jetables policées par l'industrie, j'essaye d'écouter attentivement tout ce que je reçois ou tout ce que j'achète. En l'occurence, rater ce disque de Jean-René Mourot aurait été une belle erreur. C'est d'ailleurs aussi l'avis de mon camarade Olivier Acosta sur Citizen Jazz qui décerne un ELU amplement mérité.
Il faut dire que le jeune homme, pour son premier album, démontre d'un environnement passé alléchant : ancien élève d'Eric Watson et de l'ami Cédric Tiberghien, mais aussi comparse de Christophe Monniot, Mourot jette dans sa musique l'influence du jazz et de la musique classique. Il suffit de se plonger dans cette "Introduction" chambriste et claire-obscure, aux couleurs changeantes, comme la lumière sur une onde claire et calme pour s'en convaincre, on entre très vite dans l'univers du pianiste qui sait changer son atmosphère au gré des morceaux, sans rupture et avec beaucoup de douceur.
Voir ainsi, le très beau "Trio" et ses percussions qui habitent tout le corps du piano et s'enfonce dans une nuit très Watsonienne, pleine de mélancolie et de regrets. L'influense de Watson est partout, mais elle n'est qu'un élément d'un propos maturé que Mourot a su faire sien.
Il ne faut pas songer que le pianiste récite ses gammes. Il utilise un vocabulaire familier pour fonder son propre langage, que l'on trouve notamment dans la soyeuse méditation finale ("Ballade N°1") pleine de promesses.
Ce qui ce conçoit bien s'énonce clairement, en musique comme ailleurs. La relative concision de cet album nous renseigne tout d'abord sur la personnalité du pianiste, cette volonté d'aller à l'essentiel, en économie de notes comme en économie d'effet. Mourot joue franc et simple, une qualité qui a sans doute séduit dans ses collaboration avec des chanteurs, sans pour autant céder à la facilité. En bon conteur, Mourot sait que les histoires les plus captivantes sont celles qui ne trainent pas en longueur. Le meilleur morceau de l'album, "Echauffourée", témoigne d'ailleurs de cette capacité à synthétiser son jeu très percussif et son sens narratif en un seul morceau court et intense.
On a hâte d'entendre de nouveau parler de ce pianiste. Sur que ça ne tardera pas à arriver...

Et une photo qui n'a strictement rien à voir...

Finlande

 

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