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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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6 juillet 2017

Pierre Henry (1927-2017)

Pierre Henry est mort. 
On pourra écrire toutes les lignes, avoir tous les avis, conseiller toutes les playlists, lire toutes les nécros, aucune sans doute n'aura la même force que le commentaire de l'ami Julien Palomo.
Que dire qui ne soit pas une banalité ? Que j'ai découvert Pierre Henry avec la Messe pour le Temps Présent et adoubé dans un coin de Panthéon avec les Fragments pour Artaud.
Oui, Pierre Henry a nourri, irrigué, surpris et combler l'imaginaire des amoureux des sons. Il n'est pas, comme le fâcheux Jean-Michel Jarre n'a pas manqué de le dire, "le père de tous les DJ". Et JMJ, qu'est-il ?
C'était un compositeur sensible, un créateur génial, inventif, ouvert et curieux, à l'image de sa maison de son qui paraît-il se visitait. Je n'aurai jamais eu l'occasion de le faire et je le regrette déjà. Pourtant, le livre est dans ma bibliothèque, comme bon nombre de vinyl et de CD.
Une anecdote néanmoins, juste une. C'était il y a presque 10 ans, l'âge de ce blog. Pierre Henry était venu à Rouen, dans feu la salle du Hangar 23, sur les quais de la Rive Droite de la Seine, un lieu presque parfait pour un concert comme celui-ci. Il faut se souvenir ce qu'est un spectacle du compositeur : une lumière spartiate et rasante qui découpait les enceintes sur scènes et en dehors, spatialisées, conçues pour vous cerner, vous projeter dans le spectre du son. Derrière, au milieu des gradins, calé sur la console centrale, un petit monsieur barbu, seul, concentrer sur ses potards, effacé derrière sa musique et l'incarnant pourtant totalement. Un son parmi les sons ? Pas loin...
Ce jour là, le 23 novembre 2007, Maurice Béjart était mort la veille. Béjart, qui incarnait aussi la musique de Pierre Henry. Béjart qui hantait ce soir là l'espace, disparu mais omniprésent, la musique environnante rappelant la peine et le souvenir dans toute la noirceur possible.
Ecouter un concert de Pierre Henry, c'était se plonger dans un voyage intérieur sans être perturbé par le geste. C'ést toujours un moyen de sentir la musique au bout de chacun de ses sens.
Merci, monsieur Henry !

Et une photo qui n'a strictement rien à voir...

02-St-Jo

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