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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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13 mars 2021

Sylvaine Hélary - Glowing Life

On se souvient, forcément, du premier TRIO de Sylvaine Hélary, et du choc qu'avait été la découverte, toute crue, du monde de la flûtiste, dont les aventures suscitaient déjà beaucoup d'intérêt : pochette très coloré pour un environnement un peu plus clair obscur qui pointait derrière, une trépidation de tous les dispositifs de tension et une douceur intransigeante qui est le propre de la vie. Résumer Sylvaine Hélary en une phrase : une artiste vivante, de la musique vivante qui aîme les systoles et les respirations.
C'est ce qu'on entend dans le très rocailleux "Thinking to Dance" où l'on retrouve l'électricité du clavièriste Antonin Rayon et la scansion parfaite de Sylvaine, qui dit un texte d'Eric Vuillard pendant que la batterie de Christophe Lavergne vient ajouter ce qu'il faut de chaos.
Bienvenue dans Glowing Life, le nouvel album de Sylvaine Hélary.
Vie Brillante, voilà qui définit parfaitement les choix de la flûtiste, des musiques chaotiques et cohérentes qui trouvent chez Ayler Records un écrin idéal.
On se souvient que c'était déjà sur le label que le magnifique Spring Roll avait été produit, et si Glowing Life semble revenir à une forme plus immédiate et moins abstraite, on ne peut faire l'impasse sur l'intense poésie de la flûtiste, qui dès "Après la pluie" installe un monde plein de micro-organismes colorés, des embryons de vie aussi intense que fugace, à l'instar de la basse sèche comme une pierre de Benjamin Glibert, qui s'installe comme une pointe dans du bois tendre.
Glowing Life est un disque très personnel, qui visite toutes les envies électriques de Sylvaine. On aime les surprises, les détours et les petits accidents de la vie autant que la flûtiste. C'est le sens de ce break presque New Wave dans "Après la pluie", avec un bel échange électrique avec le batteur ? C'est aussi ce qui anime l'erratique et poétique "Where it Begins", tiré d'un texte de PJ Harvey où Sylvaine caresse de la voix une implacable mécanique que Rayon et Glibert construise pour elle.
On se souvient soudain que Sylvaine Hélary travaille beaucoup avec Alexandra Grimal, et que les musiciennes qui travaille la voix autant que leur instrument, comme d'ailleurs Sarah Murcia savent développer un univers onirique fort. Il y a d'ailleurs comme un trait d'union entre ces deux dernières, outre Ayler, avec la présence en invité de Mark Tompkins en invité sur "Where it Begins".
Avec Glowing Life, Sylvaine Hélary signe un disque très personnel, intense et poétique qui fait la jonction et le lien avec ses différents projets. L'occasion de revenir dans univers singulier et absolument plaisant.

Et une photo qui n'a strictement rien à voir...

20-Errance-Souel

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