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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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30 juin 2008

Otomo Yoshihide-Out to Lunch

Eric Dolphy est certainement l'étoile filante la plus enthousiasmante de tous le jazz américain. Technicien hors-pair, inventeur classieux, improvisateur remarquable, le multi-anchiste, qui a travaillé avec les plus grand de Coltrane à Mingus. Nombreux sont ceux qui lui ont rendus hommage, dont Zappa, qui lui fit un mémorable "memorial Barbecue". Peut être plus encore qu'Ornette Coleman, Dolphy est le symbole de la création sans limites ni sans interdits ; le fait qu'il soit mort jeune y est sans doute pour quelque chose... Mais je ne vais pas me "redire", j'en ai déjà parler .
Out to Lunch est l'un des rares albums de Dolphy, qui ne soit pas une prise "live". Et c'est l'un des plus grosse claque que j'ai pris en écoutant un album. out to lunch, c'est la rationalité de la musique millimétrée qui aurait pris deux heures pour aller manger de la soul food dans le bouiboui du coin... Out of Lunch, c'est un disque de chevet, et c'est tout.
Quand le guitariste Otomo Yoshihide, avec ONJO (Otomo New Jazz Orchestra) s'est colleté à la reprise morceau pour morceau de cet album, mon excitation était grande. Otomo, c'est un inventeur aussi, un musicien tokyoïte pour qui l'urbain est une force de création, et quelqu'un capable de réinterpréter, de faire revivre cette musique en la passant à la lessiveuse de 40 ans de création musicale.
Le résultat est remarquable. Bien sur, on pourra être agacé par les nappes électroniques, les couches un peu trop superposées, mais la performance est bluffante. 15 pièces en lieu et place d'un quintet, qui jouent avec le thème en l'accélérant, le travestissant, en l'annotant, comme on le fait d'un écrit en mouvement.
Sans jamais vouloir rajeunir Dolphy, Otomo semble évoluer dans les morceaux comme on voyage en terre amie. Ce n'est ni de l'assimilation, ni de la colonisation, c'est simplement un enrichissement mutuel des univers de chacun.
A ce titre, la plage 3, Gazelloni est fabuleuse. Extrêmement métallique et furieuse chez Otomo qui rend hommage à "sa" musique qu'elle est frêle et volatile chez Dolphy, qui rendait hommage à un célèbre flutiste... Le thème est le même comme pour mieux exprimer la parenté entre toutes ces musiques.

Et bien sur une photo qui n'a rien  à voir... Sauf que j'étais parti déjeuner, sans doute...

107_Poulet_et_riz

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