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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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26 février 2012

DDJ - Everybody Happy ?

Membres du Coax Collectif au même titre que Radiation 10 dont nous allons reparler très vite, le trio DDJ (pour le saxophoniste Benjamin Dousteyssier, le guitariste Julien Desprez et le batteur Yann Joussein) est l'un des power trio précurseur de cette vague française qui a de nouveau pris de son ampleur à la fin de la décennie précédente. On avait évoqué il y a quelques années leur premier album, et c'est avec un grand plaisir que Everybody Happy ?, disponible sur le site du Coax Collectif, tourne depuis quelques semaines dans la platine.
Après plusieurs aventures personnelles chacun de leur côté, il est intéressant de voir ce qu'est devenu la force de frappe du trio. Entre ce premier album et Everybody Happy ?, Joussein a sorti un solo de batterie radical et personnel, et surtout, de Q à Linnake et passant par Irène, Julien Desprez est devenu l'un des guitariste les plus intéressant de sa génération, développant un jeu entre bruitisme et urgence absolument remarquable.
Le retour au source du trio n'en est que meilleur. Everybody Happy ?, son smiley sur fond rose et son point d'interrogation nous plonge dès "Intro" dans un univers fracassant fait de déchirures électriques et de brulantes cassures. Le point d'interrogation n'est pas de trop ; dans cet univers de métal ou une cohésion s'organise dans le chaos, on est sans cesse entre jouissance et destabilisation, entre puissance et stupeur, ballotés par la force de frappe incroyable de ces trois là (voir le tonitruant "Liebe" et le solo de batterie final de Joussein, qui donne comme une route à suivre dans ce déluge...). Everybody Happy ? De rage joyeuse, alors !
DDJ nous offre la même perturbation, le même uppercut que dans leur précédent disque, mais avec plus de relief et plus de détails... Plus de maturité, c'est évident. Ainsi, dans "Amok", le métal intransigeant se rougit de funk et lance un groove très urbain... Celui d'une ville en ruine, d'une ville nue qui se relèverait d'un bloc.
Entre les déchirures du sax baryton de Dousteyssier et les éruptions presque sensuelles de la guitare, qui forment un tourbillon qui aspire tout sur son passage, il y a parfois des pauses, de moments de concorde qui annoncent de nouveaux déluges. "Happyness", au centre de l'album est un temps suspendu qui dégouline d'électricité et fait songer aux atmosphères chères à Q... Pour mieux éclater d'une rage vibrionnante dans "Beef" qui lui fait suite, ou Desprez est absolument impressionnant de puissance.
DDJ est un groupe radical et leur nouveau disque, comme le précédent, est absolument sans concession. C'est même pour ça qu'on les aime !

Et une photo qui n'a strictement rien à voir...

22-Garance

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