Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
Derniers commentaires
Newsletter
30 abonnés
Archives
21 mars 2015

Verøna - Cherbourg Peninsula

L’image que renvoie Cherbourg tient souvent du cliché. Des parapluies. Une mélancolie doucereuse et une mer agitée. Des lumières changeantes tirant vers le sombre dans lesquelles on se laisse aller au spleen.
Toute une gamme de sentiments qui ont souvent inspiré le pianiste François Chesnel dans sa musique. On pense notamment au clair-obscur du Kurt Weill Project où l’on retrouvait déjà le batteur Ariel Mamane dans un rôle très coloriste qu’il assume à merveille.
Mais Cherbourg Peninsula ne recèle pas que des ambiances humides et des ciels mornes. C'est une ambiance qui sied bien à la poésie mélancolique qui s'extrait du piano de Chesnel. Une ambiance à lui propre, qui aime les grands espaces et se joue de la densité.
La preuve : avec « Double Rainbow », une chaleur irise ce deuxième album du quartet Verøna après La tristesse du roi, sorti sur Le Petit Label.
La lumière est catalysé par la trompette du danois Tore Johansen, invité du quartet. Avec le saxophoniste Remy Garçon, ce compagnon de route de Kenny Wheeler ou de Steve Swallow décrit des paysages infinis, calmes et apaisants qui laisse l’auditeur contemplatif.
Avec l’arrivée de Johansen, le quartet a vu son o se biffer, à la manière des alphabets scandinaves. Il n’est cependant pas nouveau que Verøna soit tourné vers le nord.
Au cœur de « Loose Psalm » on reconnaît sans peine l’influence de l’esthétique ECM dans ce qu’elle a de meilleur, c’est à dire sans devenir sa propre caricature. L’archet du contrebassiste Bernard Cochin s’enlace avec douceur au saxophone baryton de Garçon pour mieux encadrer le dialogue entre Chesnel et Johansen. Tout s’agrège avec beaucoup de souplesse.
Il en résulte un succession de couleurs impressionnistes, à la manière d’un soleil déclinant voilé par les nuages.
Enregistré en 2012 sur la scène nationale de Cherbourg-Octeville, ce disque ne nous parvient hélas qu’aujourd’hui. Le témoignage de cette belle rencontre reste néanmoins vif.
Dans « Elegy », le piano de Chesnel effleure des motifs romantiques qui augmentent un sentiment de calme et de velours ou chacun des musiciens semble définir son espace sans empiéter sur l’autre.
La péninsule de Cherbourg peut bien être pluvieuse et venteuse, on se plaît à la contempler confortablement au chaud, protégé par une baie vitrée immense et épaisse, constellée de gouttelettes.
C’est exactement le sentiment qui prévaut à la fin de ce disque sensible.

Et une photo qui n'a strictement rien à voir... Enfin presque, quoi...

29-Dream

Commentaires
A
je sais pas qui a ecrit ça mais c'est très gentils et c'est dans le grand nord ou dans le salon de vauban j'en sais rien<br /> <br /> merci merci<br /> <br /> ps : nouvel projet avec tore qui est membre du groupe et misja fitzerald michel aux guitares folk et acoustique autour de joni mitchell et neil young <br /> <br /> <br /> <br /> biz<br /> <br /> ariel
Répondre