Je suis d'une mauvaise foi absolue, ce qui me connaisse bien le savent, aussi les mots qui vont suivre me coutent, comme à chaque fois que je me dois de dire du bien d'un artiste que j'ai vilipendé pendant des années. Ça veut donc dire qu'il m'arrive de changer d'avis et -chose détestable- peut être même d'avoir tort, ce qui est inconcevable.
Hein ?
Non ?
Or donc, puisqu'il faut y aller, j'ai écouté le disque de Camille "Music Hole" dont nos chères gazettes nous braient les louanges depuis deux jours. J'avais déjà eu l'occasion d'entendre un ou deux morceaux qui m'avaient étonnés, tant j'avais trouvé "Le Fil" pénible, prétentieux et maniéré. Music Hole n'est pas de cette veine, l'atmosphère et la couleur ont changé. D'un exercice froid, on est passé à un happening chaleureux, inspiré par les monuments soul que l'on croyait bien éloignés de la chanteuse. D'un disque pour Marshmallow des inrocks on passe à un disque super fin, aux arrangements qui piquent la curiosité et dont le fourbis laisse présager des heures d'écoute pour en défaire l'intrigue. Mieux que ça, le disque se tient, il fait corps, connait peu de faiblesses et connait même des pics avec "Gospel with no lord", dont le phrasé fait penser -c'est peut être idiot- à certains morceaux des Jackson five (!) d'autres titre, comme "Katie's Tea" évoque -sans quand même la comparer- des grandes voix soulfull comme Minnie Ripperton.
Qu'est-ce qui a fait pousser une âme dans cette musique au point de rendre se travail sur la voix vivant et avec moins de postures ? l'apport de Sly Johnson du Saïan Suppa crew... Mouaif, un peu court.
Non, peut être que Camille, à force de chercher, a trouvé.
Tant mieux pour elle, tant mieux pour nous.