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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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5 novembre 2021

L'effet Vapeur - Ring

Il faut toujours être surpris, mais jamais étonné par la capacité des Lyonnais de l'ARFI, vénérable collectif de musiciens qui a plus de cinquante ans (le collectif, pas les musiciens globalement), à se renouveler. A proposer des choses neuves, des idées folles, de la musique diablement vivante.
Parmi les pousses de l'ARFI, qu'on ne peut plus vraiment qualifier de jeune tant la grisaille a gagné le poil dru, il y a, entre autre Guillaume Grenard, trompettiste que nous aimons tout particulièrement ici et Xavier Garcia, sorcier électronique de la Marmite Infernale, orchestre amiral de l'ARFI.
Il y a quelques mois, paraissait Bululù, dont on va parler très bientôt dans Citizen Jazz, où quelques musiciens de l'ARFI empaquetaient leurs bagages vers un folklore imaginaire vénézuélien pour l'un des plus beau disque de l'année.
En même temps sortait l'album de L'effet Vapeur, musculeux quartet qui réunit, outre Grenard et Garcia, le saxophoniste Jean-Paul Autin, saxophoniste considérable dans l'histoire de l'ARFI et le batteur Alfred Spirli, qu'on avait particulièrement apprécié dans le Sati(e)rick Excentrik d'un autre collectif, celui des grenoblois de La Forge.
Dans un morceau comme "Middle Kick", c'est la batterie qui entraine toute la mécanique puissante de l'Effet Vapeur, bien soutenu en celà par toute l'électronique de Garcia. C'est ce qui fait toute la thématique de Ring, cet album : l'Effet Vapeur est un orchestre conçu pour approcher le point de fusion, et laisser les rouages chauffer, à l'instar de "Catch as you can", dispositif électronique bondissant qui laisse la place à "Seul sur le ring", plus évanescent, où le saxophone d'Autin fait des miracles.
Ring est un disque à histoire, un prétexte, Guillaume Grenard aime particulièrement ce genre de projets qui lui permettent de faire valoir un humour grinçant (comme souvent dans les disques de l'ARFI, s'intéresser tout particulièrement aux notes de pochettes).
C'est surtout un disque qui ressemble diablement à l'ARFI.
Que veut-on dire par là ? Une musique libre, qui s'attache à un thème, qui crée un univers et qui le rend cohérent. Ici, l'histoire d'un match de catch fantaisiste entre John Nervousbone et Cata Jack ou chaque personnage est bien défini. Cata Jack, puissante machine épaisse dirigée par Grenard et ("Cata Jack", l'un des morceaux les plus durs de l'album) et "John Nervousbone" plus souple, avec un bel alliage de soufflants sur les tintements de Spirli. Le morceau, écrit par Garcia permet de bien apprécier toute la profondeur d'un quartet qui n'était que trio en 2002 lorsque l'ARFI avait fait paraître Je Pense Que et qui a su offrir de nouvelles pistes avec l'arrivée de Guillaume Grenard.
Une bien belle trouvaille Arfienne.

Et une photo qui n'a strictement rien à voir...

 

51-Spirli

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