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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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8 mars 2014

Frank Zappa - Road Tapes #2 Finlandia Hall 73

La Finlande est elle la vraie patrie de Frank Zappa ? C'est une question à se poser à la découverte de Road Tapes #2, la seconde livraison d'enregistrement live livré par les ayants-droits du génial moustachu qui est proposé à la vente sur le site de la famille Zappa depuis quelques semaines. 
La série des Road Tapes répond à une évolution technique et au remarquable travail documentaire et technologique de la famille Zappa sur les milliers de bandes qui constituent un héritage sans précédent. Quand Zappa a réalisé les six volumes de You Can't Do That On Stage Anymore (YCDTOSA), il ne pouvait utiliser que les enregistrements de très bonne qualité, au détriments de concerts mythiques dont l'enregistrement était rendu inexploitable par la qualité des bandes. Le reste, les "guerilla tapes" (le terme est de Zappa, il est amusant) étaient laissé de côté, parfois à regret... Mais peuvent être désormais exploité avec le matériel numérique. C'est le cas ici avec trois sources différentes, des vitesses d'enregistrement différentes, des 4-pistes, des 2-pistes, des bandes de largeurs différentes...
Un vrai travail d'archéologue.
C'est tout le sel de cette série de trois concerts enregisté en août 1973 au Finlandia Hall, et dont on a extrait le présent double CD.
Il expose un line-up incroyable et finalement assez rare sur disque, sorte d'octet de transition où l'on retrouve l'indispensable Ruth Underwood aux percussions et son conjoint Ian à la clarinette basse, les frères Fowler dont Bruce au trombone... Et surtout George Duke et Jean-Luc Ponty.
A noter que ce concert a lieu deux jours après une prestation suédoise filmée par la TV et dont plusieurs versions plus ou moins mauvaises fleurissent sur Youtube comme le chat échappe à la souris...
On en parlait l'année dernière, et même l'année d'avant, les sorties posthumes de Zappa, loin de n'être que des coups commerciaux (il y en a...) sont des puzzles qui permettent de remettre en ordre la création zappaïenne dans toute sa diversité et sa force, à commencer par la période 1971-1976 qui reste l'une des plus brillantes sur scène.
L'une des préférées du guitariste parait-il.
C'est pour cela qu'entre Imaginary Diseases, Wazoo ou encore le Carnegie Hall, chaque sortie posthumes permet de documenter des témoignages déjà riches dans les disques anthumes à commencer par le mythiques Roxy and Elsewhere d'une période similaire. On annonce depuis presque un an le concert entier au Roxy, en vain (et on attend de pied ferme devant nos boîtes aux lettres d'ailleurs)...
Et puis il y a le second volume de YCDTOSA qui offrait un amalgame de plusieurs concerts à Helsinki enregistrés en septembre 1974, qui reste l'un des live les plus remarquables de la discographie de Zappa. Est-ce pour faire patienter les aficionados que cette période a été choisie pour le second volume de Road Tapes ?
Peut-être. Le résultat est en tous cas réussi.
Heureux finlandais ! A moins d'un an d'écart, au mitan des années 70, Zappa et sa troupe sont venus dynamiter la quiétude d'Helsinki. Est-ce le râgout de renne, les pulla à la cannelle ou le Mintu ? On se rend compte à l'écoute du présent disque que les deux prestations sont le haut du panier.
On comprend même, à l'écoute du solo de George Duke dans l'intro de Dupree's Paradise qui mêle "Pojama people" et un bop cabossé tout le regret qu'a pu constituer l'abandon de ce concert dans les différentes compilations de YCDTOSA. Le groupe est tout en cohésion, Ponty fait parler la poudre sur une version plus qu'étendue de "Father O'Blivion" qui rappelera la période "Petit Wazoo" et le solo de Zappa sur "Montana", comme son dialogue plein de groove avec le batteur Ralph Humphrey est un des grands moments de l'album.
Alors évidemment. Le son.
Ca crachotte parfois. Ca saute en mono sur une belle version de "Village Of The Sun", ça sature dans les graves de l'orgue de Duke... Mais ça envoie tout ce que ça peut sur une version absolument géniale de "Big Swifty". Et puis on est tellement emporté par la densité du concert qu'on oublie ça très vite.
Il ne s'agit pas de conseiller à quiconque qui souhaiterait découvrir Zappa de commencer par cet enregistrement. Il s'agit de dire à ceux qui aiment Zappa et par conséquent cette période étincellante que, quand même, ce Road Tapes #2 fait bien joli dans la discothèque. A mettre tout près du Carnegie Hall !

Et une photo qui n'a strictement rien à voir...

12-Cathédrale-Shadow

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