Natacha Atlas- Ana Hina
Le dernier album de Natacha Atlas est sorti chez World Village, et c'est à la fois une surprise et une suite logique dans la carrière d'une chanteuse qui a fait du monde son village sans jamais oublié d'où elle venait. Ana Hina est un album de musique traditionnelle. On est ainsi fort loin des fossoyeurs de la musique
traditionnelle que fut Peter Gabriel et son ignominieux label « real
World », sorte de moulinette convenue de la musique traditionnelle pour la
faire devenir musique du monde, enclise de « la musique de tout le
monde » ou encore Manu Chao, ancien grand reconverti dans la spéculation
musicale et l’alter capitalisme et qui transforme des artistes malien (Amadou
& Myriam) en artistes Manu Chao…
Débarrassée de ses scories électroniques inutiles et censées être vendeuses, le talent de Natacha éclate comme jamais dans un album emplit de mélancolie et de saudade orientale que vienne titiller quelques instruments moins courants, quelques airs d'autres latitudes, d'autres souffles d'une même voix.
Influencée depuis toujours par la grande chanteuse libanaise Fairuz, Natacha Atlas s'offre enfin un album qui lui rend un vibrant hommage, dans des arrangements de cordes luxueux qui ne prédominent jamais sur sa voix de velours. Les textes sont beaux, les chansons ont leurs histoires et Natacha les interprètent en les vivant, en laissant d'elle dans sa voix. entourée comme à l'acoutumée de musiciens remarquables, à commencer par Andy Hamill, renard de studio et bassiste de L'Herbaliser Band, voilà qui fait une carte de visite...
Et puis il y a "La Vida Callada", superbe morceau issue des pages de Frida Kalho, esthétique, remarquablement produit, et qui épice l'album d'autres cultures...
Natacha Atlas s'offre, peut être pour la première fois, le vrai album de Diva qu'elle mérite, au regard de son talent !