Anne Pacéo - triphase
Parmi les bonnes surprises de la fin de l'année 2008, on se devra d'inscrire l'album du trio d'Anne Pacéo Triphase parmi les découvertes qui n'en sont plus vraiment une.
Car sur les trois jeunes musiciens de Triphase, deux ont déjà eu les faveurs de ce blog : la batteuse Anne Pacéo, d'abord, pour l'excellente prestation livrée en trio aussi avec Henri Texier et Laurent Dehors, mais aussi Joan Echepuig, pour s'illustrer comme étant l'un des dynamiteur de Leitmotiv Blastik Pertran, que l'on aime tout particulièrement ici. D'Anne Pacéo, beaucoup de chose ont été dites ; couvée depuis longtemps, malgré son très jeune âge (24 ans) par les bonnes fées du jazz, elle n'a jamais fait mentir sa réputation.
Drummeuse solide, efficace et inventive, elle sait passer de la finesse à la dureté et son jeu est en perpétuelle évolution.
Avec Echepuig, bassiste très doué et dont le background ne se limte pas à un jazz classique mais va jusqu'au tréfonds du rock, elle forme dans ce trio une ligne rythmique forte, élégante et qui surtout semble découler d'une émulation commune, d'une complicité en fer forgé qui tressaille à chaque instant dans un album où la rythmique est le dénominateur commun. Dernière pointe du triangle, le pianiste Leonardo Montana, lui aussi extrèmement rythmique fluidifie le dialogue entre Anne et Joan tout en restant un peu en retrait, apportant une sonorité chaude, tropisme des cultures brésiliennes et créoles que l'on sent poindre sous ses doigts.
Cet équipage sonne parfois comme un trio à la Pieranunzi dont Anne serait le Joey Baron dont on ne peut que remarquer la parenté -excusez du peu-.
Parmi les pépites de cet album remarquable à la pochette très réussie, on notera le très réussi "Ineffable" qui correspond bien au propos : on peut dire mieux tant de choses avec les notes...