Oliva/Foltz - Pandore
Un disque de Stephan Oliva, c'est un voyage sans limite vers des horizons arides ou luxuriants, mais toujours d'une classe folle. C'est une musique qui ne ne s'arrête pas aux notes mais enrobe l'atmosphère de subtiles fulgurances, de claquements soudain et de mélodies souterraines.
Oliva, que ce soit en solo, ou dans d'autres formations reste toujours, et intangiblement un improvisateur de génie qui donne une couleur à sa musique, un sculpteur d'abstrait qui offre à l'écoute des contrées inexplorées et diablement esthétique.
Avec Jean Marc Foltz et Bruno Chevillon, il forme un trio qui tire dans le même sens, vers une musique puissante et inexorable, dont l'écoute est comme s'allonger sur le fil d'une lame : le confort apparent ne demande qu'à tourner à des tréfonds plus noirs, mais cet équilibre précaire est une mécanique sensible mais sans faille, comme une flamme vacillante qui se découvrirait inextinguible avant de sombrer dans les ténèbres. C'est une boîte de Pandore qui sous ses traits splendides apporte avec elle des présents de peine et de malheur...
C'est dans ce disque, Pandore, que nous retrouvons le pianiste dans un duo voluptueux, poétique et mélancolique avec le clarinettiste Jean Marc Foltz, une marche lente qui sait devenir cadencée entre une clarinette qui sait mettre de la puissance dans un seul souffle, prendre le temps de l'inexorable poésie d'une clarinette basse, tout en gardant la volatilité comme ligne de conduite. Le dialogue Oliva/Foltz est à la fois complexe et s'impose naturellement comme une esthétique universelle, celle des musiciens qui aiment à jouer ensemble.
Notons que cet album est sorti sur le label "sans bruit", label qui as la particularité de délivrer ses enregistrements en ligne, a des prix légers puisque la musique est dématérialisée. Mon amour du disque s'en trouve un peu heurté, puisque l'objet manque et que la "pochette" pour ceux qui comme moi le graveront en CD est succincte. Cela n'est cependant pas contradictoire avec mes diatribes contre le MP3 : le format étant du FLAC, la qualité n'est en rien altérée, et la distribution de ce genre d'oeuvre est certainement plus simple... Mais quand même, l'objet me manque.
Et une photo qui n'a strictement rien à voir...