David Chevallier, it was pop, was'nt it ?
Hier soir, donc, David Chevallier se produisait avec des musiciens qui avaient déjà croisés sa route depuis des années, si l'on fait exception du bruxellois David Linx, vocaliste de jazz dont la présence pouvait paraître surprenante, au regard des backgrounds musicaux manifestement différent des deux David. Mais les étiquettes ont la vie dure, car Linx rentra de suite dans l'univers de ces pyromanes, toujours juste et jonglant entre métrique et rythmique en écorchant ce côté parfois trop lisse.
On y reviendra dans un papier plus long pour Citizen Jazz, mais je ne résiste pas à vous livrer quelques considérations en avant première. Dans cet exercice de style qui consistait en la déconstruction de morceaux de pop anglaise qui avaient marqué les musiciens, il fut tout d'abord plaisant de voir qu'il ne d'agissait ni d'une disgression mélodique sur des thèmes remachés ni une destruction connivente de thèmes pauvres à usage des amateurs de jazz. Il s'agissait bien d'une réinterprétation, d'une appropriation par des musiciens ouverts et très en verve, Denis Charolles en tête...
On sait le guitariste très à l'aise dans les arrangements et les transcriptions, et certains morceaux étaient ciselés pour permettre à chacun des improvisateurs d'exprimer les possibilités de son instrument. L'exemple même de ces transcriptions reste sans doute le travail époustouflant de Michel Massot dans les riffs de basse au tuba, notamment dans le morceau central, "message in the bottle" de Police. Quant à David, il survole, dirige, cherche parfois l'indicible, la sensation, entre effleurement et excitation.
Ce genre d'exercice est parfois un peu plaqué ; c'est ici une vraie réussite, que l'on espère voir très vite en disque...