Stabat Akish aux Terrasses du Jeudi
Il aura plu à verse, gâchant un peu le second set, prouvant que le ciel normand n'est définitivement pas mélomane... Mais la venue des toulousains de Stabat Akish, fruit d'un programmation pointue et intelligente des Terrasses du Jeudi pour le Jazz, confiée à Pierre Lemarchand qui s'affirme comme celui qui va enfin permettre une programmation non-dogmatique et régénérée sur la ville était un petit évènement qu'on appelle plus largement de nos vœux.
C'est vrai que depuis quelques mois, on respire un peu de voir à la fois une vraie prise en compte du bouillonnement des jeunes pousses rouennaises avec la reconnaissance du travail des Vibrants Défricheurs et l'organisation de concerts exigeants sous l'égide de Jazz à Part.
Ne reste plus désormais qu'à attribuer une salle à demeure au jazz et à la musique improvisée pour porter ses projets et permettre des résidences, pour offrir un joyau également où nos pointures locales (Dehors, Chevallier, Charolles... on aimerait tant les entendre plus souvent par ici !).
Elle existe, c'est la salle Ste Croix des Pelletiers !
mais revenons à Stabat Akish, signé chez Tsadik. Le sextet tient toutes les promesses de l'album lorsqu'on le découvre sur scène. on retrouve les mêmes recettes à base de musique pulsatile, efficace et non dénuée d'humour, à la fois électrifié par le clavier de Rémi Leclerc et diablement organique, porté au feu par les deux saxophoniste, et notamment Ferdinand Doumerc, que j'ai été ravi de découvrir live et dont je parle souvent ici, notamment avec Pulcinella.
La base rythmique composée du leader Maxime Delporte à la contrebasse est puissante et porte un propos enflammé. Déjà remarqué sur le disque, le vibraphoniste Guillaume Amiel est apparu comme le dynamiteur de ce groupe très collectif, où personne ne semble tirer la couverture à soi. l'écriture de Delporte est nerveuse et emplit de fausses pistes, et la formule choisie, faite de morceaux courts et virulents, comme de petits slapsticks est très réjouissante.
Bref, on en veut encore, des concerts comme ça. Et on veut revoir les toulousains par chez nous... Sur une scène couverte et close par des murs ; chez nous, c'est toujours plus sur !