Vincent Faugère - Loud Love
C'est suffisamment rare que je parle de bouquins sur ce blog pour ne jamais avoir créé de rubriques afférentes. Peu importe, puisque le recueil de Nouvelles de Vincent Faugère, paru aux édition Alexipharmaque parle largement de musique et s'en inspire grandement quant au style et au rythme. Loud Love suinte la musique tout simplement ; pas forcément celle que j'aime, plutôt celle qui m'est étrangère ou que j'ai tangenté. Et Alors ? Lorsque la force porte comme un solo de guitare le fait que bien parler de la musique est presque plus agréable que la musique elle-même. Loud Love évoque parfois d'une esthétique des années 80 (la première nouvelle, Revenants) qui me fait immanquablement penser à un blog que j'aime (et j'en profite pour le dire) : Comme un Camion. Une esthétique qui est un arrière plan propice aux portraits.
Vincent Faugère est chroniqueur à Citizen Jazz. Il est plein d'autres choses également : journaliste dans la presse quotidienne régionale, créateur de fanzines, musicien dans un collectif bruitiste (Astreinte). Son écriture garnie d'épithètes à la précision démoniaque, précise comme un scalpel et lapidaire dans sa forme démontre que la musique est un moteur qui conçoit des vies et construisent des morts. En onze nouvelles, Faugère nous décrit onze trajectoires, onze portraits brisés ou non mais dans lequel l'électricité ambiante, celui des watts des guitares, guide les destinées.
C'est souvent froid et cru, distancié et clinique comme un morceau de Joy Division. Parfois, comme dans la nouvelle Loud Love ou L'enregistrement du phonogramme, on perçoit cette excitation magique qui ne peut animer, au fond, que les passionnés de musique. Cela rappellera des souvenirs aux uns, cela fera sentir cette excitation âcre comme de la colle chaude aux autres. C'est en tout cas un excellent moment.
Et une photo qui n'a strictement rien à voir...