Zentralquartett DDR Sound
Ce sont des petits plaisirs comme ça. Des nouvelles insignifiantes qui vous donnent quelques raison de trouver que dans la morosité ambiante, il y a des choses pas mal, finalement. Même si c'est fugace.
C'est une fin de semaine souriante. La boîte aux lettres a révélé le Roxy by Proxy de Zappa attendu depuis août. Ma fille hier a été pour la première fois à l'opéra et j'ai vu son sourire d'étonnement quand les violons s'éveillent, amenés à la vie par la main habile du chef d'orchestre. Et, c'est peut être le plus futile mais c'est ce qui nous concerne ici, l'arrivée d'un certain nombre d'album du label Intakt Records sur Spotify va me permettre de mettre à jour certaines playlist et surtout de vous en proposer de nouvelles.
Avant de radoter les petits plaisirs comme un Delerm de Café-concert, on le rappelle, à toutes fins utiles : pour trouver un label sur Spotify, il faut taper label:Intakt_Records dans la barre de recherche. En l'espèce, vous aurez une surprise, puisqu'Intakt, c'est aussi un label de turbofolk yougoslave.
Mais il ne sera pas difficile de faire le tri.
Au moment de réfléchir à une playlist originale sur la base de ce nouveau matériel, une évidence s'est présentée. Parmi les musiciens tutélaires de ce label, il y a des suisses (Irène Schweizer, Pierre Favre...) mais aussi et peut-être surtout des allemands. Notamment les deux héros venus de l'ancienne Allemagne de l'est, le batteur Gunter "Baby" Sommer et le pianiste Ulrich Gumpert qui animaient de derrière le mur le Zentralquartett. Ils sont aussi, pour une large part, des musiciens qui ont illuminé les début du cher label nato. Depuis quelques années, ces deux musiciens vivent leur musique d'une manière absolument sereine. C'est ce que j'écrivais dans cette chronique de La Paloma, qu'ils enregistrèrent en duo, voilà des musiciens "affranchis de tout, y compris de l’ostentation". On retrouvera également cette liberté dans le magnifique solo de Sommer Dedications ou dans le duo que Gumpert propose avec la saxophoniste Silke Eberhard, Peanuts & Vanities. On pourra également découvrir d'ailleurs le travail d'Eberhard sur une autre playlist, mais ce n'est pas le sujet.
J'ai donc centré cette playlist sur le Zentralquartett "historique", c'est pourquoi on retrouvera des titres de Ernst-Ludwig Petrowski et surtout du tromboniste Conrad Bauer. Une manière de raccrocher les wagons du jazz européen et de le mettre en perspective d'autres musiques...
Et une photo qui n'a strictement rien à voir...