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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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28 décembre 2022

Alessi Han

C’est léger. Duveteux. A peine on part en voyage dans le piano de Francesca Han, avec la trompette tout en douceur de Ralph Alessi, on sait que le chemin ne va pas être escarpé. Une promenade sur un sentier serpentant et vallonné, dans « Appolo-Tokyo » comme dans « Sage Advice ». Les morceaux sont courts, vont à l’essentiel, la trompette est claire et sans lyrisme ; quant au piano, il va à l’essentiel, questionnant le silence comme une caresse. Avec « Camargue », la jeune pianiste d’origine coréenne installée à Istres compose une musique assez naturaliste, ne cachant pas un amour profond pour les paysages de Provence que la trompette d’Alessi dessine comme un aquarelle très colorée, débarrassée de toute emphase ; c’est la direction que souhaite prendre le duo.

 

Ralph Alessi est un trompettiste qui aime les pianistes. Dans sa carrière, on l’a entendu avec Marc Copland, une référence évidente pour Francesca Han (« Throwing Like a Girl »), mais aussi en duo avec Fred Hersch. Loin de ce qu’il peut proposer dans les orchestres de Tom Rainey, il favorise ici la discussion, avec un goût évident pour les climats chaleureux. Il avait déjà joué avec Han dans un album de 2011, et c’est à l’évidence une relation unique, au long cours, pleine de respect mutuel et de complicité, en témoigne le très beau « Arirang » que la pianiste aborde tout en douceur. Du nom d’une musique traditionnelle coréenne, elle permette au duo de chercher de nouvelles façons de dialoguer, sans rien perdre de la douceur alentour. La boussole ultime du duo.

 

Enregistré presque naturellement à La Buissonne, tant l’esthétique du studio est ici omniprésente, Exude est le genre de disque que l’on goûte avec gourmandise, certain d’y trouver joliesse et poésie sans recherche inutile de virtuosité. Le dialogue entre Han et Alessi est apaisé, parfois sans surprise mais toujours d’une grande justesse, à l’instar de « Chrysantemium », sans doute le sommet de l’album, lorsque c’est la trompette qui emmène la pianiste dans son univers. Un bel album plein de chaleur, parfait pour en finir avec l’hiver.

 

Et une photo qui n'a strictement rien à voir...

 

 

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