J'ai regardé avec plaisir cette fabuleuse série sur Canal, Engrenages, qui semble être la première série TV française de polar qui ne fait pas honte à celui qui le regarde. en cherchant bien, il n'y a pas de nains mièvres, pas de vendeuses de jambon sur le retour, pas de vieillards débonnaires illustrant parfaitement la citation de Céline de l'autre jour...
Pour tous ceux qui ont aimé les polars français des années 80-90, cet âge d'or de la littérature policière française, Engrenages c'est du nanan ! Procureur affairiste et autocentré, juge idéaliste et flegmatique, flic nerveux et désabusé, et surtout : une putain de réalité qui vous prend à la gorge comme une bombe lacrymogène rance, les lenteurs de la justice utilisée comme accélérations scénaristiques, des affreux, sales et méchants avec une profondeur et une réalité sociale.
C'est de la drogue dure...
Ce matin, je me promenais dans la rue et des flics ont arrêté une voiture en pleine circulation pour un contrôle dont la raison échappe sans doute à la Raison, à ma compréhension de ce métier, ou pourrait susciter des interrogations que je ne saurai évoquer ici. Mais en regardant faire, spectateur de mes impôts, j'ai eu une pensée émue pour Padovani, le flic idéaliste de Frédéric Fajardie qui nous a quitté trop tôt.
Fajardie n'aurait pas renié le tempo d'Engrenages, ni son implication. Mais faut pas croire toutes les histoires ; la réalité est bien plus moche.