Herbie Hancock- Headhunters
Je n'aime pas trop les 1515, en
Musique comme en Histoire, les petits faits qui marque des tournants,
alors qu'il y a eu des signe avant coureur bien plus parlant avant.
C'est le cas avec ce disque d'Herbie Hancock, HeadHunters, sorti en
1973. Le Sextet d'Hancock a à cette époque sorti des disques qui
annonce celui-ci, qui l'ammène, mais rien ne l'égale. Headhunters
représente un ligne de fracture musicale, une sorte de cross-over
total. Bien malin d'ailleurs celui qui s'amusera à mettre une étiquette
sur cet amalgame de forces telluriques entre jazz, Funk, rock,musique
africaine et air du temps qui pointe son nez pour révolutionner
totalement la musique des années 70. Pour faire même passer la musique dans
les années 70 en traduisant de manière plus directe, plus populaire,
plus compréhensible le diamant brut de Miles Davis "On the Corner" dont
nous parlerons très vite.
Hancock et son toucher de clavier
remarquable, dont -je l'ai déjà dit- la devise de l'époque était "Je
préfère faire de la musique Funk avec des musiciens de jazz que
l'inverse" porte au pinacle une logique musicale, une énergie rare qui
puise dans une histoire musicale complexe quatre morceaux longs,
dansants, implacables qui partent dans toutes les direction du groove.
Harvey Mason à la batterie est royal, et il tient la maison de main de
maître avec Paul Jackson, à qui l'on doit également ce solo mythique,
qui a bercé tous les prince du Hip-Hop dans le début de Watermelon man.
Parce que s'il fallait vraiment ranger Headhunters quelque part -et ce
n'est pas moi qui m'y risquerait, à part à H, Hancock- ce serait dans
le Hip-Hop. Un Hip-Hop paléolithique, où le chainon manquant serait
quand même salement raffiné, mais du Hip-Hop quand même. Herbie n'a pas
popularisé le scratch et le thème bouclé pour rien…
Autour de la lourde, grasse et
jouissive section rythmique Herbie Hancock pique comme une abeille,
construit des phrases pointues, explose parfois de complexité mais
reste dans le groove, accompagné de Bill Summers qui joue de toutes
sortes de percussions africaines… En priorité les plus mélodiques !
Sans oublier bien sur le fabuleux Bennie Maupin, le compagnon de route
qui souffle par ci par là dans des anches diverses, mais surtout,
accrocheuses.
Le disque est à prendre en entier,
pleinement… Mais cependant, le long développement de Chameleon, qui
ouvre l'album me transporte à chaque fois…
Et une photo qui n'a absolument rien à voir... Bruxelles.