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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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16 octobre 2008

Saoule Magic Malik Orchestra

Pour bien comprendre ce disque, Saoule, nul besoin d'alcool fort : il convient de remonter dans le temps ; les fans de jazz le savent, La gestion du Label Bleu est un modèle d'erreur crasse..; J'en parlais ici à l'occasion de la dernière sortie du label, ancienne mouture.
Dans cette gabegie, l'album de Magic Malik, grande voix du jazz européen, s'est retrouvé coincé, privé de sortie... Comme l'ado turbulent que Malik incarne toujours un peu.
On aime ou on aime pas Malik Mezzadri. Chacun peut le trouver branleur, inconstant, imbu de lui-même et de sa musique ou inspiré, habité, virtuose et remarquable mélodiste. Je dois bien avouer que je suis toujours passé, de loin en loin, à travers toutes ces attitudes. Le Malik-de-tous-les-projets m'agace, surtout quand ses XP's, compos complexes inspirées de Steve Coleman, prennent toutes la place, comme je l'évoquais il y a un mois.
Car j'avoue adorer le Malik du Magic Malik Orchestra, celui qui mousse, qui déploie une force de frappe incongrue, qui s'installe dans la musique du flutiste et ses racines Africaines, Antillaises, Rock, "Coltrano-Colemaniennes" mâtiné d'un Hip-Hop primal. Une mélodie simplissime mais d'un efficacité inouïe comme "Domine" sur le premier CD de l'album double résout presque simplement une équation musicale complexe : comment groover insolemment sur trois accords ?
L'Orchestra est ramassé : un quintet "de base" avec l'indispensable du moment, Jozef Dumoulin, qui tricote une atmosphère électrique fringante au Rhodes, mais aussi l'inamovible Denis Guivarch' et l'incroyable batteur Maxime Zampieri, infatigable constructeur de rythmiques complexes avec la remarquable Sarah Murcia. A ceux-ci s'ajoutent des invités ponctuels desquels s'extrait la classe de la trompettiste Airelle Besson.
Autant le dire, avec Saoule, Malik tape très fort, tant le double album est constant, sans redites, et semble toujours pertinent, s'affranchissant des froufrous électronique que le flutiste ne nous a pas toujours épargné.  La reprise de Giant Steps est scotchante, les soupçons créoles évoque le Fire and Forget de Julien Loureau et les XP du deuxième album restent des pièces complexes mais affiche une vigueur, une fougue que Malik n'avait peut être pas montré depuis longtemps.
Un album remarquable. Et une photo qui n'a rien à voir, puisqu'il s'agit d'un retour dans la brume...

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