L'homme à tête de chou
On ne sait trop par quelle ruse markéting Gainsbourg, qui ne fête pas autre chose que son non-anniversaire ou ses 80 ans avec 6 mois de retard, se retrouve sur le devant de la scène au gré d'une exposition à la Cité de la Musique.
Gainsbourg n'a pas besoin de ce genre de manifestation. Il est comme d'autres (Coltrane, The Beatles, Zappa, Miles, Satie, Jean-Michel Jarre... Rayez la mention inutile... Ah, non, c'est fait.) suffisamment brillant pour ne pas avoir besoin qu'on le ravive.
Mais cette petite agitation autour de l'artiste aura eu un bienfait, celui de m'obliger à concocter dans l'urgence un billet dans ce blog dans la catégorie "Racines du Bien" qui aura donc passé l'été. Le choix est difficile. Entre les premiers morceaux, Jazz a souhait, la période "East Coast" de "Gainsbourg Percussions" et les albums concept "Melody Nelson" et "L'Homme à tête de chou". Mais pas un jour ne comporterait la même réponse !
Le choix s'est donc posé sur l'homme à tête de chou, qui reste le plus sensuel, le plus remarquablement écrit et le plus musicalement abouti de ses albums. Armé du funk hypnotique et infectieux de l'arrangeur anglais Alan Hawkshaw (qui était aux claviers sur Melody Nelson), qui va offrir aux beaux textes de Gainsbourg un écrin remarquable, urbain, solidifié par une section rythmique à la fois séminale et malsaine, névrosée, d'un lyrisme esquinté reflétant le tiraillement amoureux et les hallucinations "de quartes et de quintes" de l'éconduit revanchard à tête de chou. Le Personnel qui joue avec lui est une succession de poids-lourds, tous des requins de studios jamais rassasiés.
Musicalement, "Flash-Forward" et sa ouate Hendrixienne reste un must en terme de composition et d'arrangement... Quant au texte, il est rythmiquement l'un des plus beau écrite par le poète : "Variations sur Marylou" devrait faite partie de toutes les anthologies de la poésie contemporaine.
Un must.
Et une photo qui n'a rien à voir...