Déconfiture au petit déjeuner
Beurrer son pain d'épice le matin devient une vraie gageure lorsque le haut le cœur profond vous prend devant le déballage idéologique de la presse aux ordres qui déploie tous les jours et sournoisement son petit attirail d'hégémonie culturelle et d'idéologie dominante pour faire passer les pires maux des pires mots.
Ce matin, la radio nous a ressorti la prise en otage. Ce n'était pas l'ultra-gauche armée jusqu'aux bibliothèques qui pose des fers à cheval sur les fils des trains, ni les méchants internautes qui font rien qu'à télécharger des opinions.
Ce matin, c'était la prise en otage.
Normal, demain, il y a une grève de l'Education, l'une des professions les plus déclassées de France, alors autant leur en mettre un petit coup derrière la nuque, ça mange pas de pain. Donc, les enfants pourront pas aller à l'école et voilà la "galère".
Qui va garder les mômes ? Avec bien sur le bon reportage bien complaisant avec le parent d'élèves qu'on imagine ayant un avis sur tout qui nous raconte sa vie et qu'il a pris une RTT et gnagnagna... Mais rien, bien sur, sur la grève, ses raisons, l'inquiétude viscérale du corps enseignant... On nous fera un grand laïus, après, sur la neutralité...
On atteint des sommets dans le journalisme de cour en ce moment. J'assistais lundi avec madame (qui en parle mieux que moi) à une conférence à Bruxelles avec Michel Collon. Si la notion de bibliothèque m'est étrangère, le journalisme alternatif m'intéresse. Le décodage de l'actualité et de l'image me passionne. Et comme j'ai deux trois notions de journalisme et trois quatre d'alternatif, ça m'intéressait. La bataille des mots et des faits est à reconquérir, et les blogs sont des armes intéressantes... La preuve, peut être, vient encore une fois de Gunthert : dénonçant un article absolument ahurissant de complaisance, dans un billet comme toujours remarquable, le journaliste, piqué, est venu s'enferrer dans les commentaires...
Un grand moment du net !
Et une photo qui n'a absolument rien à voir...