Museler
Deux faits d'actualité ne peuvent pas manquer d'attirer l'attention de quiconque s'intéresse à la Culture et aux médias.
Ne revenons pas sur la publicité sur le Service Public, mais simplement tangentons ; on aura remarqué que les bonnes âmes qui veulent faire revenir les médias de Service Public usent d'un argument, fort vrai par ailleurs, que se libérer de la pub, c'est s'affranchir du joug commercial et des pressions d'annonceurs. Et tant pis si c'est là un terrible aveu de ce que tout le monde sait déjà, mais c'est bon de l'entendre de ces bouches qui n'ont pas lu Chomsky.
Aveu d'autant plus intéressant quand on le compare à cette information sur les Théâtres nationaux, enjoint par leur ministre de tutelle de trouver des financements auprès des mécénats divers et variés... C'est à dire risquer de se voir retirer sa liberté de programmation. Au hasard, Elf, La Pompe Afrique de Nicolas Lambert, qui eut beaucoup de succès. On sait par ailleurs que ces "mécènes" demandent des contre-parties : billets pour les collaborateurs et clients, soirées privées, etc... Ce qui fait baisser mécaniquement le nombre de place disponible et au final le manque-à-gagner...
Donc, la seule solution, quand on y regarde bien, étant donné que l'Etat va baisser ses subventions, c'est d'augmenter la place. Ce qui aura pour conséquence d'écrémer le public en fonction de ses revenus et de rendre de plus en plus difficile la mission de Service Public culturel. Adieu éducation et théâtre populaire, vieilles lunes !
Ce qui nous renvoie immanquablement à la saillie parlementaire de l'infortuné Frédéric Lefebvre, qui génère chez moi un savoureux mélange entre crise de rire et urticaire, à propos de la volonté, réitérée, de réguler Internet. La diatribe de Lefebvre est disponible ici, ou dans son intégralité, là... Dans cette volonté de contrôler absolument ce qui leur échappe, on peut déceler autre chose. La Culture de Masse fait peur ; mieux vaut qu'elle reste au niveau des poubelles, et qu'on puisse profiter de notre entre-soi... Muselons-là, c'est le mot d'ordre...
Gageons que ça ne tiendra pas longtemps. Parce qu'on étouffe.
Et une photo qui n'a absolument rien à voir.