Tempête
Le journal de France 2 ce soir, malgré lui, était tout à fait remarquable.
Remarquable par son indigence, hein, il y a bien longtemps qu'il est convenu d'exclure de tels cas d'école d'une réflexion globale sur le journalisme.
On passera sur la légitimité (partagée par l'ensemble de la presse télévisée) de faire une "spéciale tempête" qui, tout terrible soit-elle, ne concerne guère plus de citoyens français que la grève en Guadeloupe dont on ne trouve trace que dans les médias suisses. L'équité aurait voulu que ces faits soient traités à égalité, ou du moins abordés réellement. Ce ne fut pas le choix.
Dès 20h00, On commence par en mettre un coin dans la tronche aux cheminots dont les trains arrivent en retard. Puis on montre le Président. La communication très étudiée est à l'œuvre : le petit président ne rencontre que les képis : les gendarmes qui ne dorment pas, les braves pompiers, les gentils militaires dépêchés pour relever les arbres... Il faut faire plus vite qu'en 99, ne serait-ce que pour la com'... Peu importe que celle-ci n'est touché qu'un coin de France au lieu de l'Europe de l'Ouest. Seule compte la comparaison, les études documentées doivent être l'affaire des contestataires !
Peu importe aussi que sur le terrain, ce soient les cheminots et les "EDF" qui essayent de faire leur boulot de service public ; seuls comptent les képis, si tellement plus dociles, et par contrat en plus ! Peu importe que sur le terrain, les élus crient au secours....
Mais le plus terrible viendra d'un autre reportage : au détour d'un commentaire plus lucide qu'un autre, on apprends que le coût global de l'enfouissement des lignes électriques par EDF calculé lors de la tempête de 99 avoisinnait le milliard d'Euros ; trop cher pour investir à long terme et permettre à chaque foyer de disposer de l'électricité.
En ces temps où les milliards d'argent public s'offrent, comme les bouquets de roses aux jeunes débutantes, aux banques ou aux régies automobiles qui se goinfrent opportunément de chômage technique depuis l'automne. Chacun ainsi saura juger des vraies priorités !
Et une photo qui n'a strictement rien à voir. Quoique, laisse aller, c'est une valse !