Riez, c'est un ordre
Ah ! Le Premier-Avril.
Montrez vos dessous de bras, ça va être poilade générale.
S'attendre à trouver une blague absolument désopilante en une d'un journal que l'on lit par dépit, simplement parce qu'on a eu l'habitude de se mettre quelque chose sous les yeux en mangeant ou en rentrant du boulot, c'est le moment le plus déprimant de l'année. Avec le Téléthon et la sortie annuelle du film qu'il faut avoir vu et tous ces gens qui vous demande, avec un air bovin : "tu l'as vu ? c'est bien hein ?"
Chaque année, donc, revenons à nos facéties éditoriales, on imagine un stagiaire contrit, suant à grosse goutte dans les cafés qu'il amène à quelques baronnies aigries du journalisme quotidien, pressé de devenir l'Albert Londres des salles de pas perdus et des gendarmeries brumeuses, le François Mauriac de la grève SNCF, le Pierre Dumayet du PMU, taillader ses poncifs sur le même article improbable : "La Cathédrale de Rouen sera l'emplacement de la future médiathèque", "Lycos rachète Microsoft", "Néfertiti est la fille de Régine" ou "Jean-Louis Debré en visite officielle à Chicago"... Le tout avec l'air satisfait de l'acide pamphlétaire. Et le pire c'est que je n'invente presque rien...
C'est déprimant parce que les 364 autres jours, le journalisme de Cour, péroreurs de machine à café, nous donne de la caricature à en revendre et de la vraie ce coup-ci. De la pas consciente, de la pavlovienne, de la c'est-comme-ça-qu'on-m'a-dit... Dans la période récente, on aura parmi les plus distrayante : la Crise tous les soirs à 20h (qui détruit les zemplois et qui n'est absolument pas l'excuse-ball universelle), les corrections des bafouillis du bon maître, les traductions invalidantes et les lois sur les lois...
Alors, encore une fois, remercions Francis Marmande, dans le Monde, qui a eu la classe de faire hier le texte le plus drôle de ces derniers jours...
Et une photo qui n'a strictement rien à voir.