Giratoire à Barbeau
Rouen est une ville magnifique, mais qui a, il faut bien le dire, quelque souci avec son fleuve. C'est étrange d'ailleurs, une ville qui n'aime pas son fleuve, sa douce lumière et son flot nourricier... Quand on pense Budapest et son Danube, Toulouse et sa Garonne, Liverpool et sa Mersey... Mais Rouen et ses quais, Rouen et son eau ce n'est qu'histoire de désamour.
Rouen fait subi depuis des années des tortures à son fleuve, de la déambulation forcée sur ses berges faméliques de hordes de gogo portant fièrement des chapeaux de pirate publicitaire aux armes du suzerain mutualiste des lieux pour reluquer des gréements exhibés comme des animaux sauvages en passant la foire qui s'y trouve cantonnée, comme punie.
Mais le pire reste certainement cette course débile qui consiste à faire tourner des "bateaux" autour d'une île au mitan de la Seine pendant 24H dans un bruit métallique, histoire de faire caguer les tanches en surplus des riverains et de faire venir dans ma ville de prestigieuses vedettes comme Jordy ou Laurent Jalabert (de quoi faire de l'ombre à Corneille ou Marcel Duchamp !).
Il est à peine compréhensible qu'une ville haisse son fleuve au point de le laisser au main de machines crachant énergie fossile ou issue de l'agriculture intensive dans le seul but de gagner une course dont tout le monde se fout...
C'est cependant ainsi : Nantes a ses Folles Journées où l'on peut repartir avec le concert que l'on vient d'entendre sur une clé USB pendant tout une semaine et Rouen a Jordy qui vient pétarader en rond sur 3 kilomètres pendant toute une journée.
On fait ce qu'on peut.