Ne reste pas trop longtemps auprès de moi
La chanson Humanitaire est certainement le truc le plus pénible qui a été inventé depuis l'harmonica.
Comme la chose est en général conçue pour plaire au plus grand nombre, c'est dans le meilleure des cas une bluette sans intérêt qui sentimentalise à toute vibure, et dans les cas les plus extrêmes, c'est une reprise répugnante de Status Quo en Français qui a du être à l'origine de l'incendie de tous les greniers à blé du Caucase par Gengis Khan en 1279 (par anticipation).
Ce matin, en faisant mon tour de net, j'ai découvert grâce à un blog de "jazz" qui ne m'émoustille guère mais qui est dans ma carte routière qu'un ingénieur du son avait entrepris d'enregistrer autour du monde des musiciens de rue chantant des chansons pénibles tubesques pour montrer que la musique, elle fait rien qu'à rassembler les hommes, qu'en plus on est tous frères et que la guerre c'est mal et que si on faisait une grand chaine de l'amitié tout autour de la Terre, et ben ce serait magnifique. L'exemple le plus populaire, c'est "Stand By Me", le tube R'n'B de Ben E. King qui caricature un blues édulcoré et qui s'appuie sur une mélodie tellement évidente que ça peut se triturer dans tous les sens...
Bons sentiments, chanson, caricature, mélodie évidente... Vous le voyez venir, on ne va pas tarder à causer Reggae !
Evidemment, ce n'est guère aisé de dire du mal de ce genre de projets. C'est consensuel, et ça part d'un bon sentiment. Mais les bons sentiments, c'est comme les accords parfaits : c'est bien joli, mais ça n'appelle pas toujours à la réflexion.
Dans les années 80, avec Real World et autres engeances, les musiciens de pop sont allé s'intéresser aux musiques traditionnelles des pays du sud, principalement, afin de les mettre en lumière. Si certains partaient eux aussi d'un bon sentiment, le résultat fut souvent dramatique : lissage de la musique, transformation au format pop, ajouts d'instruments "rock" sans réel projet artistique... Plutôt que de populariser une expression, de permettre aux artistes de développer des projets, on a souvent enrobé tout ça d'un poisseux salmigondi bien souvent teinté de reggae. Ce n'est pas la première fois que j'en parle. Le problème n'est bien sur pas le mélange, mais il doit se faire de gré, sans imposer une culture sur une autre, et surtout avec un projet musical, un vrai, histoire de faire mousser quelque chose !
Le projet "Playing for Change" veut installer des écoles musicales. Très bien. Sur quelles bases ? Celles de la musique occidentale ? Celles d'une rythmique reggae, ce cheval de Troie de la globalisation ? même sur les chansons indiennes traditionnelles ? Lorsqu'on écoute les chansons déjà enregistrées, ça y ressemble.
Désolé, mais je ressors mon LeRoi et mon Cecil...
Si on ajoute à celà que le projet est soutenu par Starbucks et Universal...
On se dit qu'il vaut mieux regarder une photo qui n'a strictement rien à voir !