Samedi, morne plaine
Il y a des samedis mornes, dans la grisaille naissante d'octobre, passer dans la rue principale qui mélange à la fois les criailleries stridentes d'un mauvais sound-system déversant du Michael Jackson comme du purin tout frais, une voiture aux infrabasses criminogènes et une demi-douzaine de motards pas plus fins qu'un boite d'oeuf industrielle, qui fait vrombir le moteur de leur chiotte pour le simple plaisir d'exister et de faire chier le passant, ça donne des envie de plage, de montagne, bref d'endroit venteux ou seule la solitude est un problème, quoiqu'un peu mineur.
Il y a des samedis mornes, lorsque les faluchards sont heureux d'être contents de se préparer à être du bon côté du plan de licenciement en vendant des papy Brossard, jusqu'à ce que la machine ne les rattrappent... Où même les meilleures blagues de nos ministres PMU ne nous font guère plus rire...
Il y a des samedis mornes ou la ville toute nue me semble sentir l'urine, le vieux et la détresse ; bref où il vaut mieux rester chez soi, écouter de la musique et voir les gens qu'on aime...
C'est ce que j'ai fait !
Et une photo qui n'a strictement rien à voir...