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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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24 octobre 2009

Laurent Dehors au Triton

Aller-retour express donc, dans la région parisienne et plus particulièrement aux Lilas, heureuse ville qui accueille la salle du Triton qui fait tant pour le jazz et les musiques improvisées pour découvrir la nouvelle création de Laurent Dehors, Concerto Grosso qui promettait fort avec une formation toute neuve et particulièrement alléchante.
De "Tous Dehors" qui fêta ses quinze ans l'année passée, il ne reste dans ce projet qu'un trio, Dehors ayant gardé sa section rythmique de combat avec Antonin Leymarie à la batterie et au vibraphone (et parfois aux deux en même temps) et Gérald Chevillon au saxophone basse (qui peut quand le besoin s'en fait sentir passer à la flûte ou au soprano...). Ces deux là sont bluffant de maîtrise lorsqu'il s'agit de délivrer ce groove fiévreux et cabossé qui fait une grande partie de la "patte" Laurent Dehors, et qui porte l'ensemble des musiciens.
A cette base, s'adjoint un Matthew Bourne fracassant qui derrière une virulence de façade est d'une grande finesse et le quatuor Habanera, quatuor de saxophones sur un registre contemporain, qui ouvrent les possible de la musique si sophistiquée de Dehors. Six saxophones pour huit musiciens, tout allait donc se passer dans un jeu de timbre, à la fois excessivement épais et très horizontal, chacun de ces instrumentistes pouvant passer délicieusement d'un registre à l'autre.
On évoquera certainement plus longuement tout celà dans Citizen Jazz, mais l'énergie porté par ce concerto Grosso qui réussit son pari de former une construction cohérente à partir de miniatures s'inspirant de tout ce que Dehors construit depuis des années tient notamment sur le frottement entre jazz et contemporain, entre la lourdeur inexorable des basses et les trilles complexes d'une mélodie en liberté. Une mélodie qui prend tout autant au free qu'à un jazz contemporain, à la scène de Canterbury ou à la musique savante européenne qu'au rock le plus basiquement rythmique avec un égal bonheur sans abandonner la dérision caractéristique des formations de Laurent Dehors.
Concerto Grosso reprend des morceaux de Tous Dehors, mais la configuration instrumentale les évoque absolument différemment. La palme en revient à "Clusterland Recycling" qui visite plusieurs petites phrases musicales parsemées dans la carrière du saxophoniste. Le concert est passé sur France Musique on peut ainsi l'écouter jusqu'à vendredi prochain.
Autant dire qu'à partir de Samedi, l'attente va être longue jusqu'à la sortie d'un album

07_Laurent_4

Commentaires
C
Ouf, notre réputation est intacte...
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F
Penses-tu, je suis la légèreté même :)<br /> J'ai pas bougé en fait, pris la rangée de droite (j'ai appris que tu prenais la rangée de gauche) et depuis le temps, j'ai l'habitude : mode rafale sur les levée de batterie et avec un sax baryton, un basse et un contrebasse, le claquement du miroir était -comment dire- un petit piou piou inaudible :)
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C
Et une fois n'est pas coutume, une photo qui a tout à voir !
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