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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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11 juillet 2010

Camille

L'actuel engouement rouennais pour les impressionnistes ne cesse pas de m'étonner, surtout si l'on met dans la balance le battage qui a été fait avant que les festivités commence et la réalité assez molle de la ferveur de la population pour les croutes les magnifiques tableaux de cette si riche période. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que la seule vraie manifestation qui a fait parlé d'elle dans ce "festival de l'impressionnisme", c'est l'espèce de patronage digne des grandes heures de Dimanche Martin qui consistait à battre le record de la plus grand toile impressionniste sur le parvis de l'hôtel de Ville par des rouennais déguisés en canotiers sur l'air anachronique de "l'amant de Saint Jean"... On passera le fatras conceptuel de "l'imagerie" qui associe toujours "musette" et peinture chiante impressionniste : "L'amant de Saint Jean" a été créé en 1942 par Lucienne Delyle ; Monet bouffait déjà des Nymphéas par la racine depuis 16 ans et le "manifeste du Surréalisme" avait 14 ans... Mais les légendes sont tenaces !
Je ne suis pas encore allé voir l'expo aux Musée des Beaux-arts, mais sans nul doute elle me rappellera celle que je vis il y a presque 20 ans, lorsque le vénérable musée avait une rétrospective sur les cathédrales de Monet. Évidemment, Rouen est indissociable de Monet. Il a été le premier, peut être, à comprendre et à retranscrire graphiquement la lumière si particulière de certaines journées... Bon. Mais il n'y a eu que ça, culturellement à Rouen ?
Duchamp en rit encore. Les jeunes artistes qui créent et qui sont nombreux ici en pleurent toujours.
Ce qui est plus intéressant, c'est cette volonté d'introduire de l'art contemporain dans cette manifestation. La chose la plus visible, c'est Camille et ses vagues de bois, construit là, sur son pont par Arne Quinze et qui brille de mille feu dans le ciel bleu pétrole des fins de journées d'été. Camille qui réinterprète la lumière avec modernité, Camille qui est belle, tout simplement... Et surtout, Camille fait râler l'homo-automobilis qui ne se pose pas la question quand il s'agit d'éructer avec les bateaux dans le giratoire à barbeau, qui n'y voit qu'un paquet d'allumette... et ça, confessons-le, c'est déjà du bonheur !
Ce qui est sur; c'est que de toutes les tentatives de se réapproprier son fleuve, Rouen tient peut être là sa plus intéressante et brillante réussite. Pourvu que cela donne des idées pour la suite...

41_Camille

Commentaires
F
Je ne critique pas l'éventuel succès populaire de la "plus grande toile impressionniste"... Après tout, avec des gamins, ça devait avoir un côté amusant, même si, bon, je trouve les stades de Corée du Nord plus au point ;-)<br /> Non, je trouve juste que c'était une idée manquant sincèrement d'audace, d'originalité et de mouvement. Mais bon, ça m'énerve bien moins que l'Armada, et je ne suis pas d'accord avec la dernière analyse d'Arnaud...
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R
l'impressionnisme n'a pas produit que des croûtes. D'ailleurs, il en a relativement peu produit par rapport au peintre du dimanche qui s'essaie à l'impressionisme comme un fan de musique comme on en fait trop (commerciale et sans âme) s'essaierait à la grande musique ... en achetant du "André Rieu" ... grmbl ... Vacuité du monde ... (je l'ai déjà dit !?).<br /> La promotion de la création contemporaine est quand même assez rare dans les habitudes actuelles du "tout-commémoratif". En même temps, il fallait bien trouver un truc pour que la CREA, à peine née, puisse noyer (si j'ose dire) la question de la gestion de l'eau entre les flots d'un grand évènement culturel estival ... pensez-vous, si l'on peignait les métros, les escalators et tout ce qu'on peut aux couleurs du retour de l'eau en régie publique, ça ne ferait pas le même effet ... en fin de compte, c'est toujours la même histoire : l'histoire de robinets qui s'ouvrent et de robinets qui se ferment ...<br /> Tchô! ;)
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R
Ma première impression fut de me demander si cette oeuvre était sponsoriée par les bâtonnets de crabes Coraya ... mais j'avoue que ça fait du bien de voir une oeuvre qui dérange. D'ailleurs, au début, je n'étais pas un grand fan. Et puis j'ai appris à découvrir, à considérer et à apprécier.<br /> Rien que le fait de savoir que les automobilistes râlent dessine déjà un sourire sur ma face. Mais surtout, cette oeuvre s'inscrit pleinement dans une démarche - délibérée ou non - d'extension d'intelligence et d'ouverture à quelque-chose de nouveau pour beaucoup d'esprits étriqués. Certains nous diront que ce n'est pas de la culture, sur la base du simple fait qu'ils n'aiment pas ... arghhll !! Vacuité du monde ...<br /> Je n'ai qu'un petit regret : que l'oeuvre ne prenne pas pleinement pied d'une rive à l'autre. Cela aurait été un beau sympbole.<br /> Mais surtout, surtout, j'apprécie que cette oeuvre soit posée là, au centre (ou presque) de la ville : cela nous montre que durant l'expo Normandie Bullshit, on a accès à d'autres impressions ...<br /> Après, ce que j'en dis, hein, l'égoût et l'éboueur ... :P
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F
Ca par contre, je n'arrive pas à le savoir. Arne Quinze donne des prénoms féminins je pense...<br /> Et si tu viens à Rouen, préviens moi, qu'on arrive à bouffer ensemble :-)
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F
Oui madame ! Duchamp était rouennais. La preuve, il a une esplanade à côté de la rue Lecanuet (Gosh !)|o
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