La pensée de Mike Brant
Tiens, puisque j'ai quelques minutes à gaspiller devant l'ordi à écouter
les multiples disques que j'ai reçu hier comme un petit Noël avant
l'heure (Merci Hélène, merci Dominique, merci Stéphane !), une petite
histoire en passant qui n'a que peu de rapport avec le thème général de
Sun Ship, mais qui vous permettra d'entrevoir pourquoi le rythme des
billets s'est ici considérablement ralenti, nonobstant le fait que je ne
fais plus de photos hormis celles de ma fille, et que je n'ai pas envie
de ne vous montrer qu'elle -même s'il est bien entendu que c'est la
plus belle ;-) on est d'accord-.
J'ai plein d'idée de billet, je voudrai revenir sur la communication de
crise et sur l'affaire Guerlain, mais c'est le temps qui manque... De
toutes façons, le blog sert aussi à parler de choses et d'autres, et il y
a fort longtemps que je ne l'ai pas fait !
La fatigue fait parfois faire des fausses routes au cerveau qui ne
manque pas de piquant. On notera que nos commentateurs comique-troupiers
emprunts du sexisme latent de notre beau pays auront plus glosé sur le lapsus
de Dati que sur celui
d'Hortefeux même si celui-ci ne manquait pas non plus de (mine de)
sel. Mais au delà des lapsus, il y a les confusions mentales, qui
peuvent être drôle ; surtout si l'on est fatigué.
Ce matin, vers 7 heures, réveillé par un petit estomac sur le fond de
réservoir plus surement qu'une automobile d'afficionados du 13 heures de
TF1, je me presse de préparer le biberon salvateur et m'installe dans
le fauteuil afférent non sans avoir allumé la radio, branchée sur France
Culture depuis qu'Inter est devenu aussi appétissant qu'un tofu au
viandox avec ses gentils animaux et sa gentille bourse.
Jusque là, tout va bien, le biberon s'avale avidement.
A la radio, quelques notes que je perçois comme de la musique
contemporaine. Douce rudesse des matins de Culture pour des oreilles
impréparées, mais j'aime ça. Puis vient une voix, connue, une capsule
enregistrée. J'entends : "Il y a dans la pensée de Mike Brant, comme
dans celle de Descartes" ; un instant impavide, encore emplit de
sommeil, je ne réagit pas, et même décroche absolument, me concentrant
sur le point nébuleux du niveau de lait qui descend subrepticement.
Descartes, Mike Brant.
Quelque chose ne va pas.
Non que je veuille ravir au chanteur empoitraillé et à la permanente
parfaite la possibilité d'une pensée, quoique bien cachée dans ses
ritournelles chevrotantes, mais disons que non, sans doute, il ne
s'agissait pas de cela. Et puis soudain, alors que reprend le timbre
chaud de François
Noudelman, quelques synapses matinaux me font signe que la voix qui
m'était connue était celle de Deleuze. Le reste de l'émission fut
d'ailleurs passionnante.
Mike Brant.
Descartes, Mallebranche, ça sonne incontestablement mieux... Et puis
viens l'ironie de la situation. Quand on se souvient très vite du point
commun tragique entre Deleuze et Mike Brant. Il est temps de se
recoucher.
Et une photo qui n'a strictement rien à voir...