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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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20 novembre 2010

Carte Mépris Jeune

Aragon disait peut-être "Quand le blé est sous la grêle, fou qui fait le délicat", ce qui est certainement l'un des plus beau vers de la poésie française, mais ça va bien.
Internet nous fait arriver à des choses insupportables, à des rapprochements blessants, bien pire que les tessons de bouteilles laissés pour nuire dans quelques lieu à protéger des intrusions ; ainsi on se retrouve un matin d'accord avec Francis Lalanne. De quoi se retrouver moins que rien, voire pis que tout, dans sa glace matinale, hué par les uns, abandonné des autres, voire sale, allez savoir.
La honte de soi, le sentiment de reniement peut être bien pire qu'avec le lyrique chansonnier à catogan.
Ainsi, l'autre jour, en prenant connaissance de quelques avanies médiatiques concernant la "Carte Musique Jeune", censée relancer l'économie mondiale par le téléchargement à moitié-prix d'une poignée de borborygmes gloussés par René la Taupe, j'ai ainsi fait une découverte terrible, presque digne d'un suicide collectif de mes moi-même. J'étais -sur la seule question de la carte jeune- d'accord avec le "gaulliste" Nicolas Dupont-Aignan.
Que m'auront donc fait faire les les lois scélérates sur le prétendu "drowadoteur" ?  La grippe cognant à ma porte avec force malignité, j'ai cru un instant au délire de la fièvre. Mais non, Dupont-Aignan a émis sur les publicités ineptes du ministère de la Culture, celles réalisées avec les impôts qui auraient pu servir au mécénat de quelque projet culturel aventureux, une opinion d'une rare clairvoyance. (Le dernier lien est la "chaine" dailymotion du ministère de la culture. Oui. Vous ne rêvez pas).
Inutile, je pense de revenir sur la carte musique jeune, et sur sa destination, bien plus destinée à permettre aux marchands de soupe pleurnichards de thésauriser un peu plus de picaillons au frais du contribuable ; tout est tellement limpide et premier degré là-dedans que tout le monde s'en fout, en réalité. Il y a bien longtemps qu'on a compris qu'avec ce gouvernement, toute prérogative culturelle va dans le sens de l'accumulation des richesses pour l'industrie de la balle dans le pied.
Mais leurs pubs ! Elles ne sont pas signifiantes simplement du profond mépris que ce gouvernement porte objectivement à la jeunesse. Elles démontrent, sous le prétexte d'un trop pratique sens de l'humour, d'une vision de l'amoureux de la musique comme étant forcément un roquet amateur de mode qui fait passer ses valeurs culturelles par la sape et le paraître, par la vacuité et la consommation... J'avais parlé de Childéric lors d'un précédent billet sur cette satanée carte. On est dans la même rhétorique des années 80, où le m'as-tu-vu hâbleur a remplacé le passionné. Heureusement, cela finira comme les années 80 : dans la poubelle des fonds de tiroir ridicule dont on se souvient avec un vague haut-le-cœur. Mais c'est aussi ainsi qu'on finit par errer dans les limbes avec le cuisant souvenir d'avoir une fois dans sa vie été d'accord avec Nicolas Dupont-Aignan...

Et une photo qui n'a strictement rien à voir (justement)...

06_Tcham_5

 

Commentaires
L
Bon ben voilà, tu en as parlé. Du moins tu as suggéré, mais on comprends bien le message. <br /> <br /> Y'a encore du chemin avant l'amour equi-partagé. Tant pis, de toute façon, je n'avais plus de tabac dans mon calumet.<br /> <br /> Cette vibrante parenthèse trouve ici son épilogue.
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F
Tu me fais penser que je devais faire un billet sur ce classement des carottes Vichy. Je ferai ça demain, tiens !<br /> Quand au reste, j'ai décidé que non, il ne fallait pas en parler. La merde détaillée dans son plus précis adjectif, Lautréamont a déjà fait.
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L
Moi aussi je vous aime. <br /> En fait, en lisant les commentaires de ce billet, j'ai eu l'impression d'entrer dans une grange peuplée d'hippies et de m'assoir parmi eux pour fumer le calumet de la paix (parce qu'on n'a pas le droit de fumer autre choses ici), tout cela dans un grand élan de franche camaraderie et sans me poser plus de questions. Une béatitude que j'ai rarement connue. <br /> <br /> Si on peut reconnaitre un mérite à la carte musique jeune, c'est celui de rapprocher les êtres humains qui se cotoient sur internet et de les fédérer autour d'un thème eternel : l'amour de son prochain. Rien que pour cela, il faudra peut-être l'inscrire aussi au patrimoine mondial de l'UNESCO.<br /> <br /> Peut-être bientôt on pourra-t'on transformer ce blog en une sorte d'église où le prêcheur est parfois affublé d'un casque à mousses oranges, parce que les casques de cette époque c'étaient vraiment les meilleurs, ou encore d'un képi du Grand Charles qui lui confére une autorité certaine, nécessaire pour instiller l'amour du prochain dans nos coeurs de pierres meurtris par la froideur de la vie urbaine moderne.<br /> <br /> C'est une belle et noble mission que ce blog remplit déjà. Qui eut pu penser qu'en parlant de Jazz, d'aussi beaux sentiments eurent pu ainsi éclore et se dévoiler sans la gangue de pudeur souvent pesante avec laquelle nous protégeons nos mornes existences ? Seul un esprit éclairé, visionnaire pouvait s'en douter. Cet esprit c'est celui de Franpi. <br /> <br /> Ainsi nous voici, mes frères et mes soeurs réunis autour du magnifique blog de Franpi pour échanger l'amour du prochain et partager cette envie de culture qui nous pousse tous à dépasser nos convictions. Restons à l'écoute de la différence et sachons aimer l'autre même s'il ne vit pas comme nous. De la différence nait la richesse. De la richesse vit l'amour de l'autre. Alors je vous le dis sans détour : Aimons-nous les uns les autres, que la vie ne soit qu'une grande tranche d'amour dans laquelle nous planterons tour à tour les dents et que nous nous passerons autour d'un grand feu allumé avec des cartes musiques jeunes.<br /> A partir de maintenant, j'attends sur ce blog un billet parlant d'Obispo ou de Marc Levy, trop souvent laissés pour compte et sacrifiés sur l'autel du Free-Jazz. Tout le monde à droit à l'amour. Même avec des poils autour.
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L
Qu'il est doux de se faire vouvoyer de temps en temps :coeur:
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F
Même que c'est ça que j'aime bien
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