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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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2 novembre 2018

András Párniczky- Bartók Electrified

Avant d'entemer cette chronique d'un disque BMC -ça faisait si longtemps sur ce blog-, quelques remarques préliminaires sur ce Bartók Electrified que nous propose le guitariste hongrois András Párniczky. Il y a en ce mement, et sans raison calendaire, un engouement sur la musique de Bartók qui semble avoir passé un accord avec on ne sait quelle divinité pour ne cesser d'être moderne.
Electrifier Bartók, comme le fait cet orchestre, où l"arranger à sa façon ne créé nul outrage, et c'est une musique qui semble impossible à épuiser. Budapest Music Center est bien placé dans cet usage, mais n'en fait pas une tête de gondole. C'est avant tout, et c'est ça qui est intéressant, un tribut permanent, et surtout la preuve qu'une musique, lorsqu'elle est bien écrite, se retrouve toujours sur ses pieds.
A noter d'ailleurs que les pieds y sont pour beaucoup : ce sont souvent les danses collectées par le maîtres qui sont l'objet d'un travail d'extrapolation, "comme les six danses dans un rythmes dit bulgare" qui ouvre cet album en quartet.
Electrifier Bartók, ce n'est pas spécialement iconoclaste. Comme l'ami Raphaël Benoit le note dans Citizen Jazz, des gens comme Corea s'y étaient déjà collé. Ce qui change ici, et c'est sans doute important, c'est que dans la démarche de Párniczky, il n'y a pas spécialement d'exotisme.
"Major Seconds", tiré de Mikrokosmos est un matériel que Párniczky, dans la plus pure tradition des guitaristes de son pays, n'est pas une lecture note pour note : c'est un motif qui est découpé puis intégré dans un dessein plus grand, à l'image d'un Patchwork. Il en est de même pour "Boasting" : le tárogató de Péter Bede, élève de Dresch ce qui s'entend clairement est celui qui tient le thème, et le fait rouler sur ce qui pourrait ressembler à un Power Trio si l'orchestre décidait de renverser la table. Il y a les forces en présence pour celà, avec István Baló à la batterie et Ernö Hock à la basse.
Simplement l'une des plus belles doublettes rythmiques de Hongrie, notamment dans le Grencsó Kollektiv.
Comme souvent, c'est la contrebasse de Hock qui apporte des oasis de complexité et de poésie dans une démarche qui pourrait ne rechercher uniquement que la puissance. Son jeu est sec, imposant, mais étonnament rond. Dans "Boasting" comme ailleurs, c'est le thermostat de l'orchestre, celui qui va distribuer la parole sans pour autant faire office de leader.
Ca c'est le rôle de Párniczky qui est toujours à l'affut, sur l'influx nerveux, présent comme peut l'être le vent : plus où moins présent, plus ou moins brûlant, mais toujours imprévisible ("Fast Dances").
Adepte du Soundpainting, Párniczky laisse beaucoup de place à ses comparses, mais contrôle toujours parfaitement la situation. Il en résulte une musique tendue mais sans heurts qui rend à Bartók tout son énergie.
Encore un bien beau disque de notre label hongrois préféré !

Et une photo qui n'a strictement rien à voir...

107-Art-déco

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