Stevie Wonder- Songs in the key of life
Stevie Wonder fait partie des amours un peu contrarié.... Inutile d'essayer de me faire prendre la défense de ses années 80, je ne le fais en général qu'avec une dose suffisante de whisky dans les veines. La descente en rappel de la discothèque pour l'été continue.
Il n'y a normalement aucune raison que j'aime Stevie Wonder : j'ai toujours préféré la Stax à la Motown (slip ou caleçon ?), je déteste l'harmonica et rien ne m'ennuie plus que les balades... Sauf que, Wonder est un arrangeur de génie, que tout colle dans ses morceaux et qu'il sourd de chacun de ses accord un groove implacable, même pour la plus sucrée des musiquettes gentillettes...
Song in the key of life est certainement le pivot d'une période remarquable de Wonder (1972-1976, avant la lente chute commerciale), où chaque phrase musicale semble puiser au fond d'elle le rappel des fondations de la musique africaine-américaine.
Pourtant l'album débute de manière assez plan-plan, guimauve, pour partir ensuite vers des rives plus créatives, vers des sommets, même, avec cette chanson clinquante, funky, brillante qu'est Sir Duke. Et puis il y a le personnel : Herbie Hancock, Bobbie Humphrey, Glen Ferris, et la divine Minnie Ripperton sont de la fête ! Ces grands du jazz, adoptant avec Wonder le précepte d'Herbie dans les années 70 -"je préfère faire du Funk avec des musiciens de Jazz que du Jazz avec des musiciens de Funk"- influence grandement le morceau "Contusion".
Et puis il y a Passtime Paradise, violenté il y a 10 ans par un benêt MTViesque qui répond à l'odieux sobriquet de Coolio. Passtime paradise c'est un trésor qui peut s'écouter en boucle pendant des heures... Chaque écoute révèlera encore des arrangements soyeux auquel on avait pas prêté attention. C'est de l'indispensable !
Et une photo qui n'a rien à voir...