Eric Longsworth - A ciel ouvert
Ils sont rare les violoncellistes de jazz, mais cet instrument magnifique, qui permet toutes les inventions, les folies et les traitements compte quand même quelques pointes. Au delà d'Oscar Pettiford, il y a dans ma discothèque Matt Turner, mais aussi -et surtout- Vincent Courtois et Vincent Ségal...
Ce serait oublier Eric Longsworth, peut être moins connu que ses glorieux prédécesseurs, sa carrière s'étant pour le moment déroulé avec des formations canadiennes dont j'avoue ma -trop grande- méconnaissance. Son dernier album en leader, "A ciel Ouvert", je l'ai surtout acquis pour ses comparses : le trop rare François Verly aux Percussions et l'indispensable Rémi Charmasson à la guitare, et ce fut une bonne surprise, car c'est un album soyeux et esthétique, où l'absence de basse est compensé par un jeu extrêmement percussif du violoncelle, et où la simplicité des mélodies l'emporte sur une virtuosité inutile. Même la présence d'un harmoniciste n'arrive pas à me faire fuir de cet album ; les -rares- interventions de celui-ci sont justifiées et restent discrètes...
On pense, par petites touches aux album d'Yves Rousseau dans la limpidité du propos, dans la complicité gourmande entre les différentes associations du quartet, Longsworth et Verly bien sur, mais également la guitare acide de Charmasson avec le saxophone d'Eric Seva, dont on sent l'influence de ses "folklores imaginaires" sur les compositions de l'album et cette volonté, commune avec Longsworth de l'hybridation des styles, de la valse des étiquettes et de l'errance Musicale...
On notera dans cet album l'excellent morceau "Le Pélerin", symbolique d'un disque de voyages et de routes peu balisée qu'exprime cet album. Du jazz ? Qui s'en soucie ? des mélodies accrocheuses et oniriques, cristallines et sans autres prétentions que d'être belles et voyageuses des routes traversières.
Et une photo qui n'a strictement rien à voir.