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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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11 mai 2009

Stéphane Kerecki trio - Houria

Quand un disque est formidable, et Houria est de ceux-ci, il faut en parler vite, vite, pour avoir plus de temps pour l'écouter encore plus. Il est rare que j'ai envie d'écouter de la musique très fort, tous potards dehors, et en général c'est très bon signe. Coltrane, Braxton, tous les soufflants paroxystiques me donnerait envie d'harasser les voisins ; heureusement, je suis un garçon très bien élevé, je vais attendre d'être au fin fond de la rase campagne vendéenne !
Stéphane Kerecki est un garçon que nous aimons tout particulièrement ici, son trio qui ayant marqué l'année passée avec l'excellent "Focus Danse" en compagnie de Matthieu Donarier et Stéphane Grimonprez, soit l'une des plus alléchantes triplettes de ces dernières années. Si Focus Danse avait choisi le langage du rythme et de la danse, orchestré par un Kerecki loquace et tout en rondeur, le nouvel album du trio cherche davantage, grâce à sa section rythmique absolument remarquable, une teinte africaine, non pas dans l'évocation d'un voyage où d'une musique vagabonde, mais plus comme une volute impressionniste, une rythmique complexe et foisonnante, tenue de main de maître par le leader, enjolivé par un Grimonprez au jeu polymorphe, accompagné d'un travail mélodique d'une classe folle réhaussé du souffle rauque et stratosphérique de l'indispensable Tony Malaby.
Un Malaby qui s'installe dans ce triangle où le bassiste en devient le centre physique avec une aisance déconcertante, occupant un canal de la stéréo quand Donarier habite l'autre dans une discussion altière, le son ample et déhanché de Donarier donnant le contrepoint ou le soutien à la rocaille de Malaby dont le jeu au soprano touche direct au coeur.
Le tout mis en mouvement par des mélodies écrites par Kerecki, où la simplicité des thèmes défend une poétique de la légèreté, du séraphisme et de la Liberté.
Houria en arabe signifie Liberté, une Liberté habitée par le trio, pas une liberté réclamée ou déclamée mais une liberté qui s'impose d'elle même, déginguandée et espiègle qu'ils reprennent un thème sacré de Messiaen ou que le groupe livre une "Suite pour Tony" à l'image de son inspirateur, stratosphérique.
Remarquable.

Et une photo qui n'a strictement rien à voir...

05_U_Li_ge

Commentaires
F
Comme promis, je l'ai mis à gueuler dans la campagne vendéenne. Le verdict est sans appel : il s'agit d'un (du ?) chef d'œuvre de l'année 2009 !!!
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