On ne saura cacher qu'il y a un côté jouissif à prendre connaissance de la décision du Conseil Constitutionnel sur la loi Hadopi. Du plaisir, parce que cette loi, qui démontre la distance qui se créé de plus en plus entre le pouvoir, la petite caste d'artistes de diners et la vraie vie des gens est plus béante encore que 60% d'abstentions à un vote sur l'Europe.
C'est même plus de l'incompréhension, c'est de l'incommunicabilité ; de celle qui ne se guérit surtout pas par la communication, mais par l'écoute...
Or, ceux qui devraient écouter sont sourds ; la faute sans doutes aux bardes officiels, de Smet à Barbelivien, ou aux glapissements manifestement hors de prix de quelques mauvais comiques délocalisée dans la Sardaigne du pauvre.
J'ai en mémoire une discussion récente avec un commerçant de mon quartier qui est cultivé en surplus d'être sympathique, et qui me confiait l'autre jour qu'il téléchargeait à toutes pompes ces dernières semaines avant que la loi passe effectivement, et qu'il ne s'arrêterait qu'au premier mail, mais que de toutes façons, il saurait contourner les mouchards... Malheur à ceux qui ne savent pas, ou ne peuvent pas ; paradoxe d'une démocratie ?
Il m'a dit aussi qu'il n'avait jamais acheter autant de disques que depuis qu'il téléchargeait. Mais ça, tout le monde le sait ; et les grandes majors les premières.
Le pouvoir le sait, aussi, mais on sait bien que tout cela n'est prétexte à museler Internet pour n'en faire qu'un minitel à communication ciblée où toutes marge disparait au profit d'une plus grande béance et d'une plus grande incompréhension qui fera d'autres 60%. Il y avait le vote censitaire, il y a désormais le fossé entre ceux qui savent et ceux qui ignorent... Alors le camouflet est agréable à voir, mais d'autres lois viendront...

Et une photo qui n'a heureusement strictement rien à voir.