Défaite de la Musique
Oui, tous les ans, je ferai le même titre.
Désormais, à chaque fois que je songe à la fête de la musique, aux kilomètres de cacophonies vomitives dans les rues des villes, je penserai à Jack Lang et à mon premier prof de musique.
A Jack Lang d'abord, parce que que c'est lui qui a créé ce Frankenstein qui rend autant hommage à la musique qu'une Bavaria rend hommage à la bière, ce qui constitue en lui-même une performance.
Finalement, tout ça part certainement d'un bon sentiment, de vouloir promouvoir les artistes, mais ça termine en chaos organisé par les marchands de soupe déguisés en dealer de bière frelaté, qui exploitent les groupes et ne les mettent pas en bonne condition pour jouer, tandis que les sonos hurlantes empêchent les petits groupes de passionnés de se taper des boeufs...
Lang devrait y songer quand il défénd la loi Hadopi. Finalement, c'est le même mécanisme.
A mon premier prof de solfège ensuite. En 82, j'étais en premiere année et le système d'apprentissage de la musique n'était pas le même qu'aujourd'hui... A l'époque, nous n'avions pas le droit de jouer d'instrument avant d'avoir fait du solfège. On apprenait la musique aux enfant non pour qu'ils l'aiment, et leur donner les bases occidentales d'un langage universel, mais pour préparer une classe pédante et raffinée à comprendre l'Opéra et à travailler ses maths... Le prof nous avait dit de ne pas écouter de rock ni de jazz, ce n'était pas de la musique... Il s'en est fallu de peu que cet apprentissage stupide me dégoute à jamais.
Un jour de défaite, il est bon de s'en souvenir.